Faut-il s’inquiéter pour Destremau ?
Sébastien Destremau nous refait le coup de la lanterne rouge du Vendée Globe. Le skippeur, perdu en mer sur son bateau Merci, n’est pas au bout de ses peines. Il vient de dépasser la Nouvelle-Zélande et basculera, après avoir croisé une ou deux îles sur son chemin, sur la route qui le mènera vers le point Nemo, le plus reculé du globe. Le tout sur une machine mal préparée qui enchaîne avarie sur avarie. La dernière en date? Une fissure à l’avant. « J’ai carrément l’impression que le bout dehors est cassé et se désolidarise du bateau », expliquait-il quelques jours plus tôt, tout en écartant le scénario cauchemar du démâtage. Il n’empêche. Est-ce bien raisonnable de basculer dans le plus vaste océan dans la solitude la plus totale (l’avant-dernier, Ari Huusela, compte 1600 milles d’avance sur lui)? Le directeur de course, Jacques Caraës, fait confiance au Toulonnais mais évoque une situation inconfortable : « C’est un problème dont on est conscients. Sur ces zones-là il ne reste plus que des bateaux d’exploration et des pêcheurs qui sont assez rares. Malheureusement, je ne peux pas aujourd’hui lui demander de se retirer de la course. La seule chose que je peux dire, c’est que la ligne d’arrivée est ouverte jusqu’au 20 avril à 14 h 20. Au-delà, je l’inviterai à rejoindre le port le plus proche. »
Peu concerné par la dimension sportive de l’épreuve, Sébastien Destremau entend boucler son deuxième Vendée Globe de rang. En 2016-2017, il l’avait fait en 124 jours. Il lui en reste 57 pour faire au moins aussi bien.