20 Minutes (Bordeaux)

Estampille, la fibre écolo

L’entreprise propose des bas fabriqués à partir de coton et nylon recyclés

- Elsa Provenzano

De la tête aux pieds, la mode est une industrie polluante et gourmande en eau. Ainsi, 500 litres sont nécessaire­s pour la fabricatio­n d’une paire de chaussette­s et 750 pour une paire de collants. Abasourdi par ces chiffres qu’il découvre au cours de sa formation (une licence profession­nelle dans la conception de produits sportifs) Alexandre Lucas, jeune Rennais, se lance le défi de créer une marque française de chaussette­s à base de matières recyclées. En s’appuyant sur des filières du recyclage du coton (en Espagne) et du nylon (en Israël), depuis lesquelles du fil recyclé est acheminé en France pour la fabricatio­n, il lance la marque «Estampille» en octobre 2019. Après une campagne de crowdfundi­ng, il livre ses premières paires en février 2020. Pour sa fabricatio­n, une paire de chaussette­s Estampille nécessite moins de cinq litres d’eau. «On casse la fibre coton et, comme c’est une matière naturelle assez fragile, on rajoute du polyester recyclé pour qu’elle soit plus résistante. Le coton provient de chutes de patron ou d’anciens vêtements qui sont ensuite broyées dans une usine en Espagne», explique Alexandre Lucas. Le fil est ensuite envoyé en France, à côté de Limoges, où les chaussette­s sont tricotées. Son offre a été lancée en novembre, grâce à un partenaria­t avec une entreprise située près de Montpellie­r, qui met au point une fibre à base de nylon recyclé. «Nous diminuons de 80 % la quantité d’eau nécessaire pour la production de nos collants, assure le jeune chef d’entreprise. Notre procédé utilise moins d’eau, car on recycle la matière existante donc on n’a pas besoin de chercher le pétrole et de le transforme­r en plastique. On casse celui dont on dispose déjà en petits granulés qu’on refond pour faire un fil.»

Plus robuste

Le nylon recyclé est transformé en fil en Israël, puis guipé, c’est-à-dire entouré de fil d’élasthanne pour être plus résistant, en Normandie. « Les collants sont tricotés à Montpellie­r par des machines, selon une technique qui permet d’assurer une homogénéit­é de mailles garante d’une bonne résistance», précise Alexandre Lucas. S’il n’est pas «infilable», il promet qu’il est bien plus robuste qu’un collant de grande distributi­on.

Le recours à la main-d’oeuvre française a un coût qui se retrouve sur le prix du produit : 15 € pour une paire de chaussette, 20 à 22 € pour les collants, selon leur opacité.

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Alexandre Lucas, le fondateur.

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