20 Minutes (Bordeaux)

Thérèse fait tomber les clichés avec son clip « Chinoise »

Dans son dernier clip Chinoise, Thérèse dénonce les stéréotype­s dont sont affublées les femmes asiatiques

- Aude Lorriaux

Rendez-vous est donné dans un restaurant de la rue des Couronnes, à Paris. Ce jour-là, au Pavillon des pivoines, point de clients ni de clientes, mais une monteuse, une cheffe décoratric­e, une réalisatri­ce et une assistante-réalisatri­ce qui s’affairent autour d’une jeune femme. Vêtue d’une grande cape verte synthétiqu­e et flashy, du rouge à lèvres violet pétant, la chanteuse Thérèse tourne le clip de Chinoise, son dernier single sur les stéréotype­s qu’elle a subis en tant que femme asiatique.

« Chinoise, Chun Li / Massage, Polie/Soumise au lit/You call me Katsuni», dit-elle au micro. Entre deux séances de maquillage, l’artiste hip hop, pop, electro confie n’avoir « rien inventé » des paroles, qui lui ont été lancées au visage : « Je me suis pris des “Katsuni”[du nom d’une ex-actrice porno], des “Jackie Chan”, des “ton père tient un bar-tabac”. Je n’ai même pas eu la place de tout écrire. » Thérèse et sa grande cape verte électrique détonnent autant que les pivoines rouges et roses peintes sur la tenture de fond du restaurant. « Quand il a fallu tourner le clip de Chinoise, je me suis dit que c’était le décor parfait : proche de la tradition et aussi kitsch que magnifique», explique la chanteuse. D’autres parties du film ont été tournées sur deux jours dans les alentours, entre les stations de métro de Belleville, Pyrénées et Jourdain, un quartier multiethni­que où vivent beaucoup de Chinois parlant le teochew, une langue du sud de la Chine. « C’est un quartier

hyper mixte, que j’aime beaucoup, plein de couches d’immigratio­n, détaille l’artiste. Je me sens y appartenir.» Une philosophi­e qui se reflète aussi dans sa musique, qu’elle veut solidaire de toutes les communauté­s : «Quand je dis “Banania, couscous, même combat”, je parle de mes adelphes. Toutes les minorités “visibles” ont subi la même chose. C’est un appel à la convergenc­e de ces luttes-là. »

Pour former sa bande de figurants et figurantes, elle a contacté ses potes « de toutes les couleurs », à l’image du quartier. Certaines et certains sont des militants antiracist­es connus, ou des figures qui ont l’habitude de s’exprimer sur le sujet, comme l’écrivaine et podcasteus­e Grace Ly, Julie Hamaïde, fondatrice du magazine Koï, ou encore l’acteur Steve Tran.

« Je n’ai rien inventé et je n’ai même pas eu la place de tout écrire.» Thérèse, chanteuse

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20 Minutes est entré dans les coulisses du tournage du clip de l’artiste.

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