La police accentue les maraudes pour aider les sans-abri
« 20 Minutes » a suivi une brigade de la préfecture de police venant en aide aux sans-abri
La neige tombée dans la nuit recouvre les trottoirs de la capitale. Mercredi après-midi, les températures flirtent avec les valeurs négatives lorsque les policiers de la Brigade d’assistance aux personnes sans abri (Bapsa) commencent leur maraude. Les agents ont chargé, dans le coffre de leur fourgon, des thermos de café et de thé, de l’eau, des gâteaux, de la soupe et des couvertures qu’ils vont distribuer aux SDF parisiens. «Il n’y a pas beaucoup de monde dehors, explique Raphaël, un jeune policier qui a rejoint la brigade il y a trois ans. Avec ce temps, beaucoup se mettent à l’abri dans les bouches de métro, les parkings ou les tunnels de Châtelet. Ces gens ont besoin d’aide et on peut leur en apporter, on a le sentiment d’être utiles.»
Aucun arrondissement de Paris n’est épargné par la misère, pas même les beaux quartiers. Derrière l’opéra Garnier, boulevard Haussmann (9e), les policiers remarquent deux hommes allongés sur une bouche d’aération. Ils leur offrent une boisson chaude, une couverture, des masques et s’enquièrent de savoir où ils dorment la nuit. Trois fois par jour, depuis une trentaine d’années, les agents de la Bapsa organisent le transport en bus de sansabri dans un centre d’hébergement et d’assistance [le Chapsa] situé dans les Hauts-de-Seine. En 2020, environ 32 000 personnes sont montées dans le bus de la Bapsa, porte de la Villette, pour aller passer la nuit dans ce centre dépendant du centre hospitalier MaxFourestier, à Nanterre.
«Mais, en ce moment, le Chapsa est fermé pour cause de cluster », souffle le capitaine Michel Noullet, chef adjoint de la Bapsa depuis cinq ans. Trouver des places d’hébergement vire souvent au casse-tête, même si, avec l’activation du plan grand froid, plusieurs lieux d’accueil supplémentaires ont été ouverts, comme des gymnases. L’activité de la Bapsa n’est pas près de diminuer. Le capitaine Noullet, qui a intégré la brigade il y a seize ans, observe «une hausse de la précarité» à Paris : « Beaucoup de gens dorment dans leur voiture, car ils n’ont pas les moyens de se payer un hébergement. » L’officier constate aussi que le nombre de femmes SDF ne cesse d’augmenter dans la capitale. «Il y en a 20 à 25%, explique-t-il. Alors qu’elles n’étaient que 10 % auparavant. »
«Ces gens ont besoin d’aide, et on peut leur en apporter. »
Raphaël, policier de la Bapsa