Anne de Sainte Marie à la fédé, un parcours d’obstacles
Anne de Sainte Marie entend évincer le boss de la fédération Serge Lecomte le tout dans un climat houleux
Après Gailhaguet au patinage, Rougé au judo, Giudicelli au tennis... Lecomte à l’équitation? Anne de Sainte Marie entend détrôner Serge Lecomte, le président tout-puissant depuis 2004. Et presque à vie. «En 2016, il avait dit que si son challengeur obtenait plus de 10% des voix, il le prendrait comme un affront personnel, sourit son opposante à l’élection du 28 mars. L’autre avait fait 39%, il est quand même resté.» Les deux candidats se connaissent bien. Anne de Sainte Marie, née dans l’élevage de chevaux, a été cadre de la Fédération française d’équitation (FFE) entre 2010 et 2013. Elle jure avoir vu en Lecomte «un très grand président», mais «au bout de trente ans, on n’a plus d’idées, ce qui n’est pas un reproche. Il aurait fallu s’ouvrir à de nouvelles personnes.»
Serge Lecomte, qui a un temps songé à raccrocher la selle, a changé d’avis, mû par le devoir de sauver la FFE du Covid-19 et «d’une candidature marketing». Une pique presque mignonnette. Anne de Sainte Marie s’attendait à un peu de bassesse humaine. Et elle a, paraît-il, été servie. Une caricature de la jeune femme (37ans) grimée en sainte-nitouche a fait fureur dans les boîtes mails, comme certains commentaires carrément misogynes parus dans la presse spécialisée... Mi-février, A cheval demain, le camp de la candidate, a été associé à une intrusion dans les fichiers informatiques de la FFE afin d’accéder aux données personnelles des licenciés et des clubs adhérents. Une plainte a même été déposée. «J’ai toujours été très consciente de la brutalité à laquelle était prête l’équipe en place », témoigne Sainte Marie. «J’ai le bon âge, je suis une fille dans une fédération à 80% féminine, c’est à peu près à la mode», confie Anne de Sainte Marie, ce qui ne l’a pas empêchée d’avoir bien fait ses devoirs en amont. Et notamment la tournée des clubs, dans une discipline qui n’a pas su capitaliser sur les médailles olympiques de 2016 pour juguler la fuite des licenciés (100000 de moins en dix ans). «Lecomte continue de garder des soutiens, parce qu’il a fait de grandes choses, confie un cadre de la FFE. Mais Sainte Marie a retourné beaucoup de monde, et aujourd’hui, on sait qu’on a besoin de relations apaisées avec l’Etat pour passer la crise du Covid-19.» Ainsi, Anne de Sainte Marie a su mettre en avant ses bonnes relations politiques. Elle a en effet rencontré, fin novembre, la ministre déléguée aux Sports, Roxana Maracineanu, pour lui détailler son plan de bataille contre les violences sexuelles.
«Je suis une fille dans une fédé à 80% féminine, c’est à peu près à la mode.» Anne de Sainte Marie