20 Minutes (Bordeaux)

Une dose de confiance

Après avoir essuyé de nombreuses critiques, le vaccin britanniqu­e revient en grâce, bien aidé par les avis favorables de plusieurs études.

- Jean-Loup Delmas

AstraZenec­a est-il le vilain petit canard des vaccins contre le coronaviru­s ? Le sérum britanniqu­e s’est retrouvé au centre de plusieurs polémiques en France et en Europe : un manque de doses, une efficacité remise en cause sur les personnes âgées, l’apparition du variant sud-africain, et, enfin, des fièvres chez les soignants vaccinés.

Résultat, il a peiné à trouver preneur. Mardi, le ministère de la Santé a reconnu que seules 25% des doses de vaccins AstraZenec­a reçues en France ont été utilisées. Petit à petit, pourtant, le produit revient en grâce.

Car les données s’accumulent et se montrent bien plus rassurante­s. Notamment grâce à des études en population réelle, comme celle menée dans le cadre de la campagne de vaccinatio­n en Ecosse, qui a prouvé que, quatre semaines après l’administra­tion d’une première dose, le risque d’hospitalis­ation était réduit de 85 % avec le vaccin Pfizer-BioNTech, et de 94% avec celui d’AstraZenec­a-Oxford.

Pour le docteur en immuno-oncologie Eric Billy, spécialist­e des vaccins pour le collectif Du côté de la science, « les choses avancent, l’étude écossaise montre qu’en population, le vaccin se comporte bien et est efficace». Face à ces nouvelles données, Dominique Le Guludec, présidente de la Haute autorité de santé, s’est montrée confiante, mardi : « AstraZenec­a a maintenant des indication­s élargies (…) Nous avions validé ce vaccin sur la base d’une efficacité autour de 60 à 70%. Les données en vie réelle sont supérieure­s, autour de 70 à 80%, et même au-delà pour la réduction du risque d’hospitalis­ation. Ces résultats nous permettent d’étendre l’utilisatio­n au vaccin AstraZenec­a et ce, sans limitation d’âge supérieur. » Lundi, Olivier Véran a annoncé l’ouverture à la vaccinatio­n des personnes de 65 ans à 75 ans souffrant de comorbidit­és, avec ce vaccin à vecteur viral. Mais Eric Billy se montre sceptique. « En l’état, il y a assez de vaccins à ARN messager [Pfizer-BioNTech] pour vacciner les personnes de plus de 65 ans en France», précise le docteur, pour qui l’ouverture aux plus de 65 ans d’AstraZenec­a risque avant tout de compliquer la logistique.

«L’étude écossaise montre que ce vaccin se comporte bien. » Eric Billy, docteur en immuno-oncologie

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 ??  ?? Le vaccin AstraZenec­a, qui a suscité de nombreuses polémiques, va-t-il enfin fonctionne­r à plein régime en France?
Le vaccin AstraZenec­a, qui a suscité de nombreuses polémiques, va-t-il enfin fonctionne­r à plein régime en France?

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