Une dose de confiance
Après avoir essuyé de nombreuses critiques, le vaccin britannique revient en grâce, bien aidé par les avis favorables de plusieurs études.
AstraZeneca est-il le vilain petit canard des vaccins contre le coronavirus ? Le sérum britannique s’est retrouvé au centre de plusieurs polémiques en France et en Europe : un manque de doses, une efficacité remise en cause sur les personnes âgées, l’apparition du variant sud-africain, et, enfin, des fièvres chez les soignants vaccinés.
Résultat, il a peiné à trouver preneur. Mardi, le ministère de la Santé a reconnu que seules 25% des doses de vaccins AstraZeneca reçues en France ont été utilisées. Petit à petit, pourtant, le produit revient en grâce.
Car les données s’accumulent et se montrent bien plus rassurantes. Notamment grâce à des études en population réelle, comme celle menée dans le cadre de la campagne de vaccination en Ecosse, qui a prouvé que, quatre semaines après l’administration d’une première dose, le risque d’hospitalisation était réduit de 85 % avec le vaccin Pfizer-BioNTech, et de 94% avec celui d’AstraZeneca-Oxford.
Pour le docteur en immuno-oncologie Eric Billy, spécialiste des vaccins pour le collectif Du côté de la science, « les choses avancent, l’étude écossaise montre qu’en population, le vaccin se comporte bien et est efficace». Face à ces nouvelles données, Dominique Le Guludec, présidente de la Haute autorité de santé, s’est montrée confiante, mardi : « AstraZeneca a maintenant des indications élargies (…) Nous avions validé ce vaccin sur la base d’une efficacité autour de 60 à 70%. Les données en vie réelle sont supérieures, autour de 70 à 80%, et même au-delà pour la réduction du risque d’hospitalisation. Ces résultats nous permettent d’étendre l’utilisation au vaccin AstraZeneca et ce, sans limitation d’âge supérieur. » Lundi, Olivier Véran a annoncé l’ouverture à la vaccination des personnes de 65 ans à 75 ans souffrant de comorbidités, avec ce vaccin à vecteur viral. Mais Eric Billy se montre sceptique. « En l’état, il y a assez de vaccins à ARN messager [Pfizer-BioNTech] pour vacciner les personnes de plus de 65 ans en France», précise le docteur, pour qui l’ouverture aux plus de 65 ans d’AstraZeneca risque avant tout de compliquer la logistique.
«L’étude écossaise montre que ce vaccin se comporte bien. » Eric Billy, docteur en immuno-oncologie