Coronavirus
L’exécutif temporise sur la sortie de crise et la fin des aides
Malgré la situation sanitaire inquiétante, l’exécutif a voulu parler temps long en réunissant lundi les partenaires sociaux. «Cela peut sembler paradoxal, a convenu le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une brève déclaration à l’issue de la conférence. Mais c’est une absolue nécessité de nous préparer à la sortie de crise.» Les partenaires sociaux et l’Etat ont échangé sur «la manière de désarmer progressivement [les] dispositifs de soutien aux entreprises et aux salariés [indemnisation du chômage partiel, fonds de solidarité…] au fur et à mesure du retour à la normale».
Favoriser l’emploi des jeunes
L’exécutif a surtout mis l’accent sur le «maintenant», dans sa communication. L’emploi des jeunes reste ainsi la «priorité», a assuré le Premier ministre. Dans cette optique, deux dispositifs d’incitation à l’embauche des moins de 26 ans vont être prolongés, avec des ajustements. Jusqu’à fin mars, les entreprises pourront toujours bénéficier d’une prime de 1 000 € par trimestre (dans la limite d’un an) chaque fois qu’elles embauchent un jeune en CDD de plus de trois mois ou en CDI. En revanche, à partir du 1er avril, cette aide ne sera accordée que si le salaire d’embauche est inférieur à 1,6 smic (environ 2 460 € brut). Puis elle sera supprimée fin mai. Un resserrement progressif qui permettra d’économiser 600 millions d’euros par rapport à l’hypothèse d’un maintien total des aides.
Pour ce qui est de l’apprentissage, rien ne change jusqu’à la fin de l’année. Les entreprises pourront bénéficier d’une aide allant de 5 000 € à 8 000 € pour les alternances. L’exécutif veut surfer sur le succès rencontré par le dispositif en 2020, avec près de 500000 demandes recensées.
Le gouvernement a aussi voulu adresser un message aux travailleurs de la «deuxième ligne» (BTP, transports routiers, supermarchés, propreté, aides à domicile). La prime Macron va faire son retour, et elle sera ouverte à toutes les entreprises, quel que soit leur secteur. Tous les employeurs pourront verser 1 000 € à leurs salariés, une somme qui ne sera pas soumise à impôt ou aux cotisations. Un voeu pieux, a rappelé la CPME (petites et moyennes entreprises) à l’issue de la conférence : « Beaucoup d’entreprises fragiles économiquement ne seront pas en capacité de distribuer cette prime. Qui, rappelons-le, ne sera en rien obligatoire. »