20 Minutes (Bordeaux)

«Il ne faut pas céder à la panique»

- Propos recueillis par Anissa Boumediene

Après la suspension temporaire du vaccin AstraZenec­a, Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la Fédération des médecins de France, craint que les vaccinateu­rs soient confrontés à une baisse de la confiance envers le vaccin anglo-suédois.

La décision de suspendre l’utilisatio­n d’AstraZenec­a est-elle la bonne ? C’est une décision de principe de précaution de protection du politique plus qu’un principe de précaution de protection du patient. Il ne faut pas céder à la panique, et il faut garder à l’esprit les motivation­s politiques de ces décisions. La France, qui ces derniers jours encore misait à fond sur AstraZenec­a pour sa campagne vaccinale, a annoncé sa suspension quelques minutes seulement après l’annonce allemande, comme si le couple franco-allemand était tenu par une unité de position.

Ne sera-t-il pas plus difficile encore pour les vaccinateu­rs de rassurer les patients et les soignants éligibles à la vaccinatio­n par AstraZenec­a ? C’est certain. Cette suspension, même temporaire, va compliquer la vie des médecins vaccinateu­rs. On risque d’être confrontés à une hausse de la défiance, et on va devoir faire preuve d’une grande pédagogie pour expliquer la décision que rendra l’EMA sur AstraZenec­a.

Si la suspension d’AstraZenec­a est maintenue, quelle solution pour ceux qui n’ont reçu qu’une dose ? Une personne qui a reçu une première dose d’AstraZenec­a ne peut recevoir une deuxième dose d’un autre vaccin, donc, si cette suspension était maintenue, on ne pourrait a priori pas basculer vers un autre vaccin, par exemple à ARN messager.

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