«Il ne faut pas céder à la panique»
Après la suspension temporaire du vaccin AstraZeneca, Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la Fédération des médecins de France, craint que les vaccinateurs soient confrontés à une baisse de la confiance envers le vaccin anglo-suédois.
La décision de suspendre l’utilisation d’AstraZeneca est-elle la bonne ? C’est une décision de principe de précaution de protection du politique plus qu’un principe de précaution de protection du patient. Il ne faut pas céder à la panique, et il faut garder à l’esprit les motivations politiques de ces décisions. La France, qui ces derniers jours encore misait à fond sur AstraZeneca pour sa campagne vaccinale, a annoncé sa suspension quelques minutes seulement après l’annonce allemande, comme si le couple franco-allemand était tenu par une unité de position.
Ne sera-t-il pas plus difficile encore pour les vaccinateurs de rassurer les patients et les soignants éligibles à la vaccination par AstraZeneca ? C’est certain. Cette suspension, même temporaire, va compliquer la vie des médecins vaccinateurs. On risque d’être confrontés à une hausse de la défiance, et on va devoir faire preuve d’une grande pédagogie pour expliquer la décision que rendra l’EMA sur AstraZeneca.
Si la suspension d’AstraZeneca est maintenue, quelle solution pour ceux qui n’ont reçu qu’une dose ? Une personne qui a reçu une première dose d’AstraZeneca ne peut recevoir une deuxième dose d’un autre vaccin, donc, si cette suspension était maintenue, on ne pourrait a priori pas basculer vers un autre vaccin, par exemple à ARN messager.