Sécurité
Darmanin annonce 140 policiers de plus dans la ville
« La délinquance a augmenté de façon constante depuis 2015 à Bordeaux. » Pierre Hurmic, maire
D’ici au printemps 2022, 140 policiers supplémentaires seront en poste à Bordeaux. Le ministre de l’Intérieur a choisi de se rendre au poste de police des Aubiers, quartier endeuillé par la mort d’un jeune de 16 ans, tué à l’arme automatique le 2 janvier, pour détailler son annonce faite au journal Sud Ouest, mercredi. « De mémoire d’archives de la police nationale, 140 policiers annoncés par le ministre de l’Intérieur dans une grande ville de France comme Bordeaux, cela n’existe pas », souligne Gérald Darmanin.
« Il manquait des policiers sur la circonscription de sécurité publique de Bordeaux : 70 vont arriver cette année et 70 avant le mois d’avril de l’année prochaine, développe le ministre. Comme il y a une vingtaine de départs à la retraite ou de mobilité, ce sera 120 policiers en net en plus. » Ces renforts seront mobilisés sur le terrain, pour la sécurité publique.
Le maire écologiste de la ville, Pierre Hurmic, se réjouit de cette annonce : « Cela fait plusieurs mois que je demande le renforcement des effectifs à Bordeaux, la délinquance y a augmenté de façon constante depuis 2015. Et quand j’ai reçu le Premier ministre, Jean Castex, le 19 février, c’est un des points sur lequel j’ai insisté. » Pierre Hurmic espère « du bleu dans la rue », notamment dans les quartiers les plus concernés ( Bordeaux Nord, la Bastide, Saint-Michel, la Gare). « On espère que nos nouveaux collègues renforceront de manière efficiente les services en souffrance, après une réforme des structures passée en force sans effectifs, en janvier », réagit auprès de 20 Minutes Bruno Vincendon, secrétaire zonal adjoint du syndicat Alternative police. Si l’Etat augmente autant les effectifs, c’est en réaction à une situation jugée inquiétante. « Il y a trois fois plus d’atteintes aux biens que sur le territoire national et deux fois plus d’atteintes aux personnes, pointe Gérald Darmanin. Il faut prendre cela en considération, dans une ville qui n’y était pas forcément très habituée. » « Des points de deals sont inquiétants dans le département, et singulièrement dans l’agglomération bordelaise, estime le ministre. C’est le travail principal dont je charge les policiers, parce que ces trafics font naître beaucoup de délinquances. Cette police de proximité va harceler les points de deal. » De son côté, le maire tient à pointer que « les efforts ne sont pas unilatéraux », rappelant que 30 nouveaux postes de policiers municipaux sont en cours de création, et qu’un diagnostic local de sécurité va commencer bientôt. Il souligne aussi les efforts de prévention et de médiation, déployés notamment dans les écoles.