20 Minutes (Bordeaux)

Urios à la chasse au cep

Le manageur de l’UBB s’est aussi lancé dans le vin et possède son château

- Clément Carpentier

« J’ai besoin d’être occupé, sinon je me fais chier ! » Voilà pourquoi Christophe Urios a un deuxième job. Celui de manageur de l’Union Bordeaux-Bègles ne lui suffisait pas. Depuis un an, il est aussi (re)devenu vigneron. « Je savais que j’y reviendrai un jour, car j’ai toujours eu dans un coin de ma tête cette envie de revenir dans le vin », explique ce fils de viticulteu­r, titulaire d’un BTS viticultur­e-oenologie. En avril 2020, il a fini par acheter le château Pépusque, dans son village natal de Pépieux dans le Minervois, un coin de France à cheval entre l’Aude et l’Hérault.

Le ballon, la priorité absolue

L’ancien talonneur est aujourd’hui l’heureux propriétai­re d’une exploitati­on viticole de 52 ha. « C’est un projet avant tout familial, détaille celui qui essaie de s’y rendre pour le moment une fois par mois. J’ai mes deux frères, Guillaume et Sébastien, qui travaillen­t sur place, et Isabelle [sa femme] y bosse aussi dessus du matin au soir. C’est un vrai bol. » Perfection­niste à en mourir, Christophe Urios veut que « Pépusque devienne une référence ». Rémi Lamerat, l’un de ses joueurs et diplômé en viticultur­e-oenologie, a pu goûter le vin de son entraîneur : « C’était bon et j’ai été très surpris de la qualité de ses cuvées. Ce sont des vins chauds avec beaucoup de caractère et de fruits. »

Rouge, blanc, rosé… Il y a le choix au château Pépusque, avec une gamme de prix allant de 8,50 à 22 €. Des cavistes girondins, comme à Vinimarché à Pessac ou à L’Amour du vin à Gradignan, en proposent, et il est aussi possible de commander en ligne. En attendant de mettre complèteme­nt sa touche sur ses vins, l’entraîneur l’a mise sur ses 60 000 bouteilles de ses premières vendanges. Des bouteilles, parfois opaques, avec un étiquetage coloré qui dénotent dans un milieu très conservate­ur : « J’ai besoin que ce soit beau et moderne », rappelle Christophe Urios.

Tout ça ne l’empêche pas de garder le cap avec l’UBB. Son équipe est toujours en course pour se qualifier pour les phases finales du Top 14 et jouera un 8e de finale de Champions Cup. Et sa priorité reste claire : « Aujourd’hui, ma carrière, je la contrôle, donc ça me laisse un peu de marge. Après, je dois faire attention à ne pas m’éparpiller. Pour l’instant, j’arrive à mener les deux de front sans problème. Si jamais un jour je sens que je déconne, je me recentrera­i sur le rugby. Là, je construis la deuxième partie de ma vie, mais je ne sais pas quand elle commencera. »

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Urios a acheté le château Pépusque.

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