20 Minutes (Bordeaux)

Aux Girondins, Benoît Costil est vraiment à part

Malgré des bâtons dans les roues, Benoît Costil continue d’avancer

- Clément Carpentier

Benoît Costil pensait peut-être avoir tout vu Aux Girondins de Bordeaux avant cette saison. Mais, non, le gardien internatio­nal qui « a connu plus d’entraîneur­s [Jocelyn Gourvennec, Eric Bedouet, Gustavo Poyet, Ricardo, Paulo Sousa et Jean-Louis Gasset] que de saisons » avec les Marine et Blanc, comme le rappelle un proche, en a découvert un peu plus. Découvert que l’on peut être capitaine d’une équipe, cadre du vestiaire ou premier défenseur du club et, pourtant, être marginalis­é par ce propre club. C’est ce qu’il a vécu l’été dernier. Pourquoi ? Parce qu’il était jugé trop proche de l’ancien entraîneur, Paulo Sousa. Cela a commencé par le départ de son ami et entraîneur des gardiens, Paulo Grilo. Puis, la direction du club a décidé de lui retirer son brassard avant que son nouvel entraîneur laisse la porte ouverte à une arrivée de Stéphane Ruffier, alors en conflit avec sa direction à Saint-Etienne, pour le remplacer. « Cela n’a pas été très agréable à vivre, avoue son entourage. C’est décevant, mais les mesquineri­es, ça existe partout. Il a été touché par tout ça, mais il sait aussi faire la part des choses. » L’ancien Rennais réglera ses comptes plus tard. Pour l’instant, Benoît Costil n’a qu’un objectif : maintenir le club en Ligue 1, alors que les Girondins reçoivent, dimanche (15 h), Strasbourg.

Les Bordelais n’ont que sept points d’avance sur la zone rouge, à huit journées de la fin du championna­t

Leadeur naturel, Benoît Costil s’est tout de même mis en retrait cette saison. Il ne donne plus aucune interview et a décidé de se concentrer uniquement sur ses performanc­es individuel­les. Sur le terrain, il a réalisé une excellente première partie de saison. Il a même été rappelé par Didier Deschamps à l’automne. Jusqu’à fin janvier, il était le troisième meilleur gardien au pourcentag­e d’arrêts en Ligue 1, derrière Keylor Navas et Mike Maignan. Jean-Louis Gasset évoque « un grand profession­nel », qui « est dans les cinq meilleurs gardiens français » et qui « le mérite ». En net progrès dans son jeu au pied ces dernières saisons, le dernier rempart « a encore progressé physiqueme­nt avec Fabrice Grange [le nouvel entraîneur des gardiens], et il n’a jamais été aussi affûté », selon un ami.

« Benoît est encore très passionné, il a soif et il est toujours à fond. »

Entourage de Benoît Costil

A 33 ans, l’homme aux 355 matchs dans l’élite ne veut pas encore ranger les crampons. « Il se voit encore jouer quelques années, explique un proche, il est encore très passionné, il a soif et il est toujours à fond. » Dans un coin de sa tête, Benoît Costil espère toujours aller à l’Euro en juin avec l’équipe de France. Sous contrat jusqu’en 2022 avec les Girondins, il ne sait pas de quoi sera fait son avenir. « Il n’y a aucune priorité à ce jour, répond son entourage. Il évite de se poser des questions. De toute manière, ça ne sert à rien de se poser des questions sur le projet sportif, car vous n’aurez pas de réponse ! Le plus important, c’est lui et ses performanc­es. »

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F. File / AFP Benoît Costil espère bien disputer l’Euro cet été.

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