Aux Girondins, Benoît Costil est vraiment à part
Malgré des bâtons dans les roues, Benoît Costil continue d’avancer
Benoît Costil pensait peut-être avoir tout vu Aux Girondins de Bordeaux avant cette saison. Mais, non, le gardien international qui « a connu plus d’entraîneurs [Jocelyn Gourvennec, Eric Bedouet, Gustavo Poyet, Ricardo, Paulo Sousa et Jean-Louis Gasset] que de saisons » avec les Marine et Blanc, comme le rappelle un proche, en a découvert un peu plus. Découvert que l’on peut être capitaine d’une équipe, cadre du vestiaire ou premier défenseur du club et, pourtant, être marginalisé par ce propre club. C’est ce qu’il a vécu l’été dernier. Pourquoi ? Parce qu’il était jugé trop proche de l’ancien entraîneur, Paulo Sousa. Cela a commencé par le départ de son ami et entraîneur des gardiens, Paulo Grilo. Puis, la direction du club a décidé de lui retirer son brassard avant que son nouvel entraîneur laisse la porte ouverte à une arrivée de Stéphane Ruffier, alors en conflit avec sa direction à Saint-Etienne, pour le remplacer. « Cela n’a pas été très agréable à vivre, avoue son entourage. C’est décevant, mais les mesquineries, ça existe partout. Il a été touché par tout ça, mais il sait aussi faire la part des choses. » L’ancien Rennais réglera ses comptes plus tard. Pour l’instant, Benoît Costil n’a qu’un objectif : maintenir le club en Ligue 1, alors que les Girondins reçoivent, dimanche (15 h), Strasbourg.
Les Bordelais n’ont que sept points d’avance sur la zone rouge, à huit journées de la fin du championnat
Leadeur naturel, Benoît Costil s’est tout de même mis en retrait cette saison. Il ne donne plus aucune interview et a décidé de se concentrer uniquement sur ses performances individuelles. Sur le terrain, il a réalisé une excellente première partie de saison. Il a même été rappelé par Didier Deschamps à l’automne. Jusqu’à fin janvier, il était le troisième meilleur gardien au pourcentage d’arrêts en Ligue 1, derrière Keylor Navas et Mike Maignan. Jean-Louis Gasset évoque « un grand professionnel », qui « est dans les cinq meilleurs gardiens français » et qui « le mérite ». En net progrès dans son jeu au pied ces dernières saisons, le dernier rempart « a encore progressé physiquement avec Fabrice Grange [le nouvel entraîneur des gardiens], et il n’a jamais été aussi affûté », selon un ami.
« Benoît est encore très passionné, il a soif et il est toujours à fond. »
Entourage de Benoît Costil
A 33 ans, l’homme aux 355 matchs dans l’élite ne veut pas encore ranger les crampons. « Il se voit encore jouer quelques années, explique un proche, il est encore très passionné, il a soif et il est toujours à fond. » Dans un coin de sa tête, Benoît Costil espère toujours aller à l’Euro en juin avec l’équipe de France. Sous contrat jusqu’en 2022 avec les Girondins, il ne sait pas de quoi sera fait son avenir. « Il n’y a aucune priorité à ce jour, répond son entourage. Il évite de se poser des questions. De toute manière, ça ne sert à rien de se poser des questions sur le projet sportif, car vous n’aurez pas de réponse ! Le plus important, c’est lui et ses performances. »