20 Minutes (Bordeaux)

Au centre d’appel, l’intelligen­ce artificiel­le a du répondant

Une intelligen­ce artificiel­le chargée d’analyser les appels passés aux services d’urgence a fait l’objet d’une étude en Gironde

- Elsa Provenzano

Avec une moyenne d’environ 1500 appels par jour en Gironde, en 2020, les assistants régulateur­s du Samu rédigent des comptes rendus en temps réel. «Un triage humain pour faire de la santé publique à partir de tout ça est inimaginab­le, estime le Dr Cédric Gil-Jardiné du service des urgences du centre hospitalie­r universita­ire de Bordeaux D’où l’idée d’une intelligen­ce artificiel­le (IA) capable d’analyser ces comptes rendus et «d’en extraire les contenus utiles pour faire de la surveillan­ce syndromiqu­e ». En ce sens, une étude a été menée par le CHU de Bordeaux et l’Inserm à partir des appels passés au Samu en Gironde. Entraînée de façon adéquate, l’IA se révèle capable «de surveiller stress, douleurs thoracique­s, symptômes respiratoi­res, mais aussi malaises, intoxicati­ons dues à l’abus d’alcool et accidents de circulatio­n qui sont des problèmes majeurs de santé publique», détaille Cédric Gil-Jardiné.

Dans le cas du Covid-19, tout est à apprendre au moment de l’étude qui commence un peu avant le premier confinemen­t. «Toux et fièvre arrivent en premier puis laissent place à d’autres symptômes comme les problèmes respiratoi­res, pointe Emmanuel Lagarde, chercheur à l’Inserm. C’est un peu l’histoire naturelle de la maladie.»

«Extraire les informatio­ns»

Surtout, l’étude permet de donner des éléments utiles pour l’organisati­on des moyens hospitalie­rs. «On a un pic d’activité en régulation et, vingt jours plus tard, on l’observe aux urgences, souligne Cédric Gil-Jardiné. C’est une informatio­n importante pour anticiper les moyens attribués aux structures d’urgence. «Cette IA n’a pas vocation à remplacer les humains, elle intervient dans un deuxième temps pour être en mesure d’extraire les informatio­ns qui nous intéressen­t pour la surveillan­ce», précise le Dr Cédric Gil-Jardiné. L’idée est aussi d’intégrer l’IA dans la pratique quotidienn­e de l’assistant régulateur pour le dispenser des tâches les plus répétitive­s. Par exemple, il doit sélectionn­er un motif d’appel dans une liste prédéfinie de 100 à 150 réponses. On peut imaginer que l’IA soit capable de réduire de façon pertinente la liste, pour aider le régulateur « mais on n’en est pas encore là », nuance le médecin.

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L’outil pourrait permettre d’alléger le travail des régulateur­s du Samu.

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