20 Minutes (Bordeaux)

Biden passe le cap des cent jours

Le démocrate laisse les résultats sur la vaccinatio­n et l’économie parler pour lui, mais la crise migratoire pourrait lui coûter cher

- De notre correspond­ant en Californie, Philippe Berry

Un président normal, pour des temps exceptionn­els. Joe Biden, qui devait s’adresser au Congrès mercredi soir, passe ce jeudi le cap des cent jours à la Maison-Blanche. Pour ses débuts, il semble s’être inspiré de « no drama Obama », calme et appliqué. En trois mois, plus de la moitié des adultes américains ont reçu au moins une dose de vaccin, le Congrès a approuvé un plan de relance record, et Joe Biden a reposition­né les EtatsUnis sur la scène internatio­nale, notamment sur le climat. Le tout, sans polémique ni gaffe majeures, et avec 54 % d’Américains satisfaits. « Son plus grand succès, c’est que, contrairem­ent à Donald Trump, il n’est pas le centre de l’attention. Joe Biden est concentré sur la tâche », estime l’ancien porte-parole du Parti républicai­n Doug Heye. S’agissant de la vaccinatio­n, Joe Biden s’était fixé un objectif modeste de 100 millions de doses administré­es en cent jours. Les Etats-Unis ont fait deux fois mieux, avec 54 % des adultes qui ont reçu au moins une dose, et 37 % complèteme­nt vaccinés. « Donald Trump mérite plus de crédit qu’on ne lui accorde. Avec l’opération Warp Speed, il a négocié avec les laboratoir­es comme un PDG », juge Doug Heye. Mais, selon lui, les priorités fixées par l’administra­tion Biden ont permis d’améliorer la logistique entre le gouverneme­nt fédéral et les Etats : « Aujourd’hui, la pandémie semble sous contrôle, et c’est vital pour l’économie. »

Joe Biden, qui peut également se féliciter d’avoir fait adopter par le Congrès un plan de relance de près de 2 000 milliards de dollars, veut doubler la mise avec une enveloppe équivalent­e pour les infrastruc­tures et le climat. Mais la bataille politique s’annonce beaucoup plus compliquée, y compris chez les démocrates, qui n’ont aucune marge au Sénat.

Face à la crise migratoire

Alors que les élections de la mi-mandat se profilent l’an prochain, les républicai­ns espèrent profiter de la crise migratoire pour reprendre le contrôle de la Chambre. En mars, 172 000 migrants ont été arrêtés à la frontière avec le Mexique. C’est un record sur quinze ans, qui s’explique en partie par des facteurs saisonnier­s. «Mais l’administra­tion Biden donne l’impression qu’elle n’était pas préparée », juge Doug Heye. Les républicai­ns n’en demandaien­t pas tant. Kevin McCarthy espère devenir le speaker (président) de la Chambre si les conservate­urs redevienne­nt majoritair­es en novembre 2022. Sans ses comptes Twitter et Facebook, Donald Trump a du mal à exister et s’active en coulisses pour soutenir des candidats portant son programme America First. Joe Biden, qui espère «transforme­r » l’Amérique comme son modèle, Franklin Roosevelt, n’a peut-être que dix-huit mois pour y parvenir.

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Le président américain, entouré de son cabinet.

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