Le cannabis est-il devenu une « drogue dure » ?
Qu’il paraît loin, le temps où Emmanuel Macron se disait ouvert à une légalisation du cannabis. C’était en 2016, quand le président de la République n’était encore que candidat. Désormais, le chef de l’Etat durcit le ton. « Légaliser serait une lâcheté », a même martelé Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, ajoutant que « le cannabis est devenu une drogue dure », dimanche dans le JDD. « Tout le monde sait que le niveau de THC [la molécule responsable des effets psychotropes du cannabis] a augmenté de manière considérable », justifie le ministre. Qu’en est-il ? « Il n’y a que l’usage que l’on fait d’une drogue qui est dur ou doux, rectifie le Pr Laurent Karila, psychiatre et addictologue à l’hôpital
Paul-Brousse, à Villejuif (Val-deMarne). Ce qui compte, c’est le dosage, les voies d’administration et les effets sur l’individu. » Une note des services de lutte contre les trafics de stupéfiants, publiée par Le Parisien en 2019, explique que la teneur en THC de la résine de cannabis est de 26,5 %, contre 11% il y a huit ans. De là à parler de « drogue dure » ? « Un cannabis plus fort est potentiellement plus addictif et plus nocif, principalement chez les jeunes, indique Bernard Basset, addictologue et président d’Addictions France. Mais il reste moins dangereux que l’alcool, le tabac ou la cocaïne. »
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