« Tomber le masque » sera-t-il le tube tant attendu de l’été, au moins à l’extérieur ?
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a ouvert la porte à l’abandon de la mesure en extérieur
«Il faut simplifier les mesures et les messages, non pas parce que les gens sont cons, mais parce qu’ils sont assez intelligents pour comprendre les dispositifs réellement importants et se passer du reste.» Michaël Rochoy ne mâche pas ses mots. Alors que, mardi, le ministre de la Santé, Olivier Véran a déclaré «espérer sincèrement» la fin du port du masque en extérieur cet été, le médecin généraliste et chercheur en épidémiologie estime que ce masque en plein air est la restriction de trop.
Cela fait presque un an que le masque est devenu obligatoire à l’extérieur dans certaines villes, comme à Paris. Or, selon une étude de l’Institut Pasteur, 5 % des contaminations au Covid-19 se font en extérieur. «On tape trop souvent à côté de la cible, estime Jérôme Marty, président du syndicat Union française pour une médecine libre. L’épidémie se transmet particulièrement en lieu clos, et la plupart des mesures prises concernent l’extérieur. » Après quatorze mois de crise sanitaire, «les gens en ont ras le bol d’être infantilisés avec des décisions lourdes socialement et sans grande conséquence sur l’épidémie», appuie le docteur.
Le trop étant l’ennemi du bien, empiler les mesures ferait diminuer l’adhésion de la population envers celles-ci. « Il faut mieux réfléchir au ratio efficacitéacceptabilité de chaque mesure, argumente Michaël Rochoy. Perdre l’adhésion des Français sur ces mesures contestables, c’est prendre le risque de la perdre aussi sur les mesures plus importantes. »
Après des mois de recherche sur la transmission du SARS-CoV-2, voici, selon Michaël Rochoy, le seul message à diffuser : «Le virus circule principalement dans les lieux clos et alors que vous ne portez pas de masque, donc évitez de vous retrouver dans cette situation.» Toujours selon le médecin, ces mots auraient été suffisants pour comprendre pourquoi les musées ou les cinémas pourront bientôt se déconfiner et pourquoi les terrasses rouvriront mimai, mais qu’il ne sera toujours pas possible de manger à l’intérieur des restaurants. D’autant que, toujours selon l’étude de l’Institut Pasteur, 80% des contaminations se font dans des lieux clos, et 15% dans des lieux fermés mais avec une fenêtre ouverte.
Alors, fallait-il avoir trop de mesures plutôt que risquer de ne pas en avoir assez? «On pouvait avoir cette philosophie au début de l’épidémie, mais maintenant, il faut faire confiance à la population, estime Jérôme Marty. Les gens qui risquent de faire n’importe quoi après un allègement des mesures le font déjà, alors autant libérer les autres de mesures plus contraignantes qu’efficaces.»
«Les gens en ont ras le bol d’être infantilisés.» Jérôme Marty, président de l’Union pour une médecine libre