L’incertitude sur le référendum ne freine pas la mobilisation
Marche pour le climat A Paris, l’incertitude autour de la tenue d’un référendum constitutionnel a suscité la colère des manifestants
«Emmanuel Macron vient de nous donner une raison de plus de marcher aujourd’hui », dit en souriant Anthonin. A 18 ans, ce militant d’EELV n’a pas manqué les derniers soubresauts politiques sur la loi Climat. Selon le JDD, le chef de l’Etat aurait renoncé au référendum constitutionnel, pourtant promis aux membres de la Convention citoyenne pour le climat. Interrogé, l’Elysée a toutefois assuré que la modification de la Constitution pour y intégrer la protection de l’environnement n’était « en rien enterrée ». Réunis dimanche dans plusieurs villes de France, et à Paris, où plusieurs milliers de personnes ont défilé pour une nouvelle marche pour le climat, les manifestants y ont vu un énième « renoncement » du président de la République.
«Ce référendum, c’était une obligation d’agir en faveur du climat pour tous les prochains gouvernements, estime Anthonin. Si Macron pense que la loi Climat va nous suffire, alors qu’il a complètement ignoré les propositions des citoyens de la convention, il se trompe. » Quelques mètres derrière ses militants, le candidat tête de liste d’EELV pour les régionales en Ile-de-France, Julien Bayou, envisage ce renoncement une opportunité politique pour son parti : « Ce qu’Emmanuel Macron ne veut pas faire pour protéger l’environnement, nous le mettrons en place à l’échelle des régions. »
Les reculs de l’exécutif en matière d’écologie restent toujours en travers de la gorge de Lili*, 45 ans, manifestante venue de Cormeilles-en-Parisis (Vald’Oise). Avec ses amies, ce membre du collectif citoyen Cèdre, qui milite pour une transition écologique à l’échelle des communes, regrette le manque «d’ambition» du gouvernement en matière d’environnement : «Le contenu des propositions de la convention citoyenne a été complètement dénaturé pendant les débats sur la loi Climat.» Et l’incertitude qui plane sur la tenue du référendum constitutionnel démontre le manque de volonté politique au sommet de l’Etat, juge Lili. « Encore une fois, on est dans le dire et pas dans le faire », tranche l’habitante de Cormeilles. Loin d’être démobilisés, les participants à la marche entendent désormais accentuer la pression sur le chef de l’Etat. Julie, 21 ans, étudiante en licence de communication, prévient : « Si Macron renonce définitivement à sa promesse, il peut être sûr que, au moment de voter pour la présidentielle l’année prochaine, on s’en souviendra ».
* Le prénom a été changé.
« Encore une fois, on est dans le dire et pas dans le faire. » Lili, une manifestante