Patrick Sébastien fait croiser les mots et sa vie
Le premier numéro de « Jeux vous aime » est arrivé jeudi dans les kiosques. Et le magazine de l’ex-animateur illustre bien sa philosophie
Le no 1, lancé jeudi dans les kiosques, promet « des bons mots, des beaux moments ». Sur la couverture, Patrick Sébastien, yeux et costume bleus sur fond azur, mordille une branche de lunettes. Le titre fait dans l’homophonie facile : Jeux vous aime. Au menu : une cinquantaine de pages de mots fléchés, mots croisés ou sudokus… On cherche la chute de la blague. Il n’y en a pas.
«Je suis un passionné de mots croisés, explique l’ex-animateur, qui nous reçoit dans les bureaux parisiens de sa société Magic TV, à deux pas des Champs-Élysées. À 14 ans, j’ai participé au championnat de France. J’ai toujours été fasciné par les définitions. » Il nous confie son amour pour le dictionnaire («C’est le livre le plus intéressant »), dit être « un élève de Michel Laclos », la star des verbicrucistes – le nom savant des concepteurs de mots croisés.
Patrick Sébastien a conçu toutes les grilles à résoudre dans son magazine. « Je n’aime pas quand il faut trouver des trucs que tu ne connais pas, comme la capitale de la Moldavie », avancet-il. Tant pis pour Chisinau. Lui, son truc, ce sont les lignes horizontales et verticales à remplir avec des « mots simples », mais en passant par des définitions « rusées, astucieuses », avec des « jeux de mots, des doubles sens, des mots à l’envers. »
Du grain à moudre pour ses détracteurs
Le sommaire de Jeux vous aime laisse une place au rédactionnel. Patrick Sébastien a revêtu la casquette de rédacteur en chef, et la plupart des sujets lui sont reliés. L’humoriste narre sa rencontre avec Louis de Funès, se confie sur le décès tragique de son fils Sébastien ou mène un entretien avec Jean Dujardin. Il énonce cela tout en ayant parfaitement conscience que cela va donner du grain à moudre à ses détracteurs. « On m’a toujours caricaturé : “Oh putain, c’est que de l’amour !” [Il imite ceux qui l’imitent.] J’aurais pu gommer tout ça pour ne faire que de l’intello. J’en ai les moyens, j’ai une culture, j’ai gagné trois fois “Questions pour un champion”, mais ça ne m’intéresse pas. Il y a toute une frange de gens qui ont envie de choses simples, de détente. »
« La mort est imminente »
Patrick Sébastien se rit aussi de la mort : « Pour moi, elle est imminente. Je suis extralucide. J’ai 67 piges, je fume deux paquets de cigarettes par jour. Cela ne me fait pas peur, parce que je crois que tout est écrit. Si je meurs de ça, je ne l’aurais pas volé. Cela me ferait chier de mourir en avalant de travers un verre d’eau. »