Sans hiérarchie ni pointeuse
L’entreprise CIV a un mode de fonctionnement qui détonne mais qui fonctionne
Bon sens. C’est le maître mot de Jérémy Cousin, président du directoire de CIV, une entreprise spécialisée dans la construction de salles serveurs. A 42 ans, CIV fonctionne à la manière de certaines startup anglo-saxonnes où les notions de hiérarchie et d’horaires de travail sont censées être dépassées.
« Je ne suis qu’un maillon »
Sans être marxiste, ce chef d’entreprise a parfaitement conscience que c’est le capital humain qui fait la valeur de sa société : « Je ne suis qu’un maillon de l’entreprise. Mes collaborateurs et moi faisons partie d’un ensemble », explique-t-il. Et, au-delà des belles paroles, le patron agit. « Je suis contre le présentéisme. Ici, les salariés sont aux 35 heures, mais ils ne pointent pas et personne ne leur fera de remarque sur l’heure à la- quelle ils arrivent au bureau », poursuit-il. L’organisation est faite en « trinômes » dans chaque activité. « Ce sont des groupes de trois, autonomes, sans hiérarchie, qui s’organisent en bonne intelligence pour les horaires, les vacances », annonce Jérémy Cousin. Les deux frères, Jérémy et Sébastien, ont donc fait le pari de l’autonomie et de la responsabilisation de leurs collaborateurs. Pari gagnant si l’on se réfère aux 30 % de croissance enregistrés en 2015. « Notre rôle de dirigeants, c’est de donner un cap. Et les équipes s’organisent pour aller dans ce sens », affirme le président du directoire. Sur les rémunérations, l’entreprise fait en sorte que le différentiel entre les plus bas et les plus hauts salaires ne dépasse pas cinq ou six. « Qu’est-ce que je ferais de 30 000 € par mois, s’interroge Jérémy Cousin. Je ne suis pas là pour me goinfrer ».