A l’école du vice avec Simeone
Le coach de l’Atlético, qui défie le Bayern en C1 ce mercredi, est prêt à tout pour gagner
De Diego Simeone, l’entraîneur de l’Atlético, qui affronte le Bayern en demi-finale aller de la Ligue des champions ce mercredi soir, on connaît d’abord son costard noir et ses cheveux bruns tirés en arrière au Pento. Une image soigneusement entretenue par l’Argentin, prêt à tous les coups de vice pour gagner. Petit guide de ses filouteries avec l’éclairage de Gernot Rohr, qui n’avait rien contre un peu d’intox sur les bancs de touche. Utiliser les ramasseurs de balle.
Simeone conditionne son vestiaire avant les gros matchs, mais aussi les ramasseurs de balle, des petits jeunes du club comme le veut la tradition. Une seule consigne : quand l’adversaire est devant, on cache les ballons le plus longtemps possible, et inversement.
L’avis de Gernot Rohr : « C’est l’expression d’une volonté suprême de
gagner. Tous les moyens sont bons pour y arriver, je ne crois pas que ce soit négatif. Utiliser les ramasseurs de balle pour accélérer ou ralentir un match, ça s’est déjà vu, ça ne me choque pas. » Mettre le pied, sur le tibia s’il le
faut. L’Atlético n’est pas toujours beau à voir jouer. Presque jamais, en fait. Simeone a construit une équipe de morts de faim, qui bat les records de fautes et de cartons jaunes en Ligue des champions depuis deux ans.
L’avis de Gernot : « C’est bien qu’il y ait une équipe pour rappeler que le football est aussi un jeu de combat. Moi, j’aime le foot engagé et je prends beaucoup de plaisir à regarder l’Atlético. »
Perdre du temps. C’est un autre talent de cette équipe quand elle tient un résultat favorable. Pourrir le jeu, mais avec dignité. Pas de simulations à la catalane ici, mais une recherche systématique des temps morts légaux.
L’avis de Gernot : « Le coup du remplacement de l’autre côté du terrain, c’est fait et refait. Moi, je donnais même la consigne en amont à mes joueurs. Il faut savoir jouer sur ses forces. »
S’en prendre à l’arbitre. Simeone n’hésite jamais à venir brancher un arbitre droit dans les yeux quitte à prendre perpète, comme en 2014 quand sa tape sur la nuque du 4e officiel lui avait valu huit matchs de suspension. Forcément, son groupe est au diapason.
L’avis de Gernot : « Quand on demande à son équipe de jouer avec une telle agressivité, il faut commencer par donner l’exemple. Simeone fait partie des coachs qui mettent le plus de pression sur le corps arbitral pendant les matchs. C’est la seule chose qui gêne vraiment à l’Atlético. »