Les jeunes, fans d’info fun
« Snapchat killed the TV stars. » Beaucoup d’experts prédisaient que le duel
entre Trump et Clinton serait la première « élection Snapchat ». Dans les faits, l’application vidéo est loin d’avoir autant pesé que Facebook et Twitter, avec des candidats septuagénaires qui n’ont pas vraiment su quoi en faire. Mais chez les 18-30 ans, elle est devenue un médium incontournable. Si l’équipe de campagne de Clinton publie régulièrement des stories, résumant la journée de la candidate, et se concentre plutôt sur les coulisses et le divertissement, Donald Trump, lui, a été beaucoup moins productif. Il a en revanche investi 500000 dollars (environ 450 000 €) pour acheter deux filtres à superposer aux vidéos des utilisateurs, lors du premier débat. Selon Politico, ils ont été vus par 25 millions de personnes. Hassina, une jeune californienne qui travaille dans l’événementiel, n’a pas suivi les débats télévisés mais les snaps de ses amis. « Ajouter une tête de renard ou changer la voix des candidats rend leur propos un peu moins insupportables », selon elle. Surtout, elle a regardé les résumés de quelques minutes produits par les journalistes de Snapchat, sous la direction d’un ancien de CNN. Lors de la primaire républicaine, deux fois plus de 18-24 ans ont vu la Live Story de Snapchat que le débat en direct à la télévision, selon Nielsen. La start-up a également organisé une interview d’Obama et proposé des portraits des candidats via son émission « Good Luck America ». Il est loin le temps où Snapchat était réduit à une simple appli de sexting.