Le golf loin d’être un handicap pour les candidats
De nombreux présidents sont férus de la petite balle blanche
Quand on aborde les élections américaines, il y a des vérités statistiques indémodables. La plus répandue ? « Celui qui gagne l’Ohio remporte la Maison-Blanche. » Mais il y a aussi la moins connue : impossible d’être président des Etats-Unis sans avoir un handicap acceptable au golf. Il existe d’ailleurs une tripotée de bouquins sur le sujet. Selon le site de la PGA (l’équivalent de l’ATP pour le tennis), qui s’est amusé à fouiller dans les élections passées, les candidats « non-golfeurs » restent sur une série de 9 défaites consécutives, depuis la victoire de Jimmy Carter en 1977. Dans le cas actuel, la ligne de démarcation est limpide. Hillary Clinton n’est qu’une joueuse très occasionnelle, alors que Trump est sans doute le meilleur golfeur à s’être retrouvé aussi proche du sacre. Si l’on en croit Internet, le républicain serait un joueur de handicap 3 ou 4 (pas mal du tout). « Je suis le meilleur putter du monde, j’aurais pu faire une carrière pro », plaisante à moitié l’olibrius. On compte également 17 « Trump Golf » à travers le monde, de Dubaï jusqu’à Los Angeles. Bill Clinton possède même un casier à son nom dans l’un d’entre eux, près de New York, et c’est comme ça que le golf a fait son entrée dans la campagne. Le clan du milliardaire américain n’a pas été long à exhumer les vieilles photos d’une amitié virile entre Bill et Donald, forgée sur les parcours. Confidence de Trump tirée d’un article récent du New York Magazine : « Bill Clinton est un joueur de talent. Mais il aime trop les Mulligans [pouvoir rejouer un coup raté sans pénalité]. Quand il rate un coup, il veut avoir une autre chance, comme dans la vie. »
Trump, le tricheur
Clinton n’avait donc rien contre une petite tricherie de temps en temps, comme Trump. « Quand il s’agit de tricher, Trump est un champion, je lui mets 11 sur 10 », raconte Rick Reilly, un ancien caddy qui a joué avec nombre de personnalités, dont ce bon Donald. Le monde du golf roule cependant pour le républicain. Selon le sondage annuel de mai par Sports Illustrated auprès de plus de 150 pros, seuls 23 % des sondés envisageaient de voter Clinton, alors qu’ils étaient 34 % à soutenir Trump lors des primaires républicaines. « Je ne voterais pas pour Clinton même si c’était la dernière personne vivante sur terre », a même répondu un joueur sous le sceau de l’anonymat. Que l’ex-sénatrice de New York se rassure, les golfeurs n’ont jamais aimé les démocrates. Mais les démocrates qui ont gagné, eux, ont toujours adoré ce sport.
Clinton n’est qu’une joueuse occasionnelle. Trump a en revanche un très bon niveau.