Il est une nouvelle fois l’Amérique
Qui va remplacer Obama ? Clinton et Trump ont achevé lundi leur campagne pour devenir le 45e président des Etats-Unis. Le vainqueur sera connu dans la nuit de mardi à mercredi en France.
Aquelques heures du résultat définitif de l’élection présidentielle américaine, les défis qui attendent le 45e président o-u présidente des Etats-Unis prennent déjà forme. 20 Minutes fait le point.
Une diplomatie sous tension.
« La situation au Moyen-Orient et les relations avec la Russie seront déterminantes dans les années à venir, analyse Jean-Eric Branaa, maître de conférences à l’université Paris-Assas, et auteur de Qui veut la peau du Parti républicain ? (Ed. de Passy). Trump estime qu’il faut travailler avec les Russes alors que Clinton veut replacer les USA au centre du jeu diplomatique. » Même constat pour Vincent Boucher, chercheur en résidence à l’Observatoire sur les Etats-Unis de la chaire RaoulDandurand de l’Université du Québec, à Montréal : « La lutte contre le terrorisme arrive en seconde position des préoccupations des Américains. Clinton plaide pour un sursaut en matière d’utilisation du renseignement, une position semblable à celle d’Obama. Trump, lui, se positionne comme soutien de Vladimir Poutine, qu’il a qualifié de “grand leader”. » Les relations avec la Chine, accusée de manipulation monétaire par Trump, et soucieuse de conserver son ascendant militaire dans la région, pourraient également marquer ce mandat.
Régulation des armes et immigration.
Pour Jean-Eric Branaa, « on a tendance à penser que Clinton veut se débarrasser du deuxième amendement sur le port d’armes, or elle souhaite juste limiter la circulation des armes d’assaut, notamment les AK47, et restreindre le droit d’achat dans les foires aux armes. » L’immigration est l’autre défi majeur de la politique intérieure américaine, selon Vincent Boucher. « Clinton devra négocier avec le congrès sur la question de la régularisation des immigrés clandestins, soit 11,5 millions d’illégaux. » Obama a échoué avec le Dream Act, puisque le Sénat n’a jamais voulu voter en faveur de ces mesures, il a été contraint d’agir par décret.
Un gouvernement fédéral endetté.
Le mois dernier, l’économie américaine a créé 161000 emplois et le taux de chômage a reculé à 4,9 %. Mais en février, la dette nationale des EtatsUnis atteignait les 19 mille milliards de dollars, ou 19 « trillions » de dollars. Pour l’heure, le pays emprunte à des conditions extrêmement favorables auprès des marchés financiers mais un défaut partiel pourrait avoir des conséquences imprévisibles sur le coût de son financement. A l’été 2011, un précédent blocage sur le plafond de la dette avait conduit Standard and Poor’s à priver les Etats-Unis de leur « triple A », gage de solvabilité maximale auprès des investisseurs.