Les accusés s’enferrent dans leurs dénégations
Le mystère autour de la mort de l’enfant s’épaissit
Il était 9 h 40, jeudi, quand la cour d’assises de Riom a cru que le mystère autour de la mort de Fiona allait enfin être levé. « J’ai jamais frappé ma fille ! » a martelé Cécile Bourgeon. Ce qui a fait réagir son ex-compagnon, Berkane Makhlouf : « Tu ne dis pas la vérité… » Réponse immédiate : « Toi non plus! » Ce n’est même pas une éraflure sur la carapace de dénégations des accusés. « A quel moment doit-on vous croire ? » lance Marie Grimaud, avocate d’Innocence en danger. Cécile Bourgeon la fixe et assume : « C’est à vous de juger… Moi, j’essaie de dire la vérité au maximum. » Alors autant tout tenter. Le corps de l’enfant de 5 ans ? « En position de foetus avec du vomi plein la bouche », raconte la mère. Le sac dans lequel il a été transporté ? « 80 cm. Celui de maternité, tout doux à l’intérieur. » La tombe ? Berkane Makhlouf mime comment il l’a creusée, avec une pelle cassée… « Mais pourquoi toute cette mise en scène, si vous n’aviez rien à vous reprocher? »,tonne l’avocat général. « Par peur d’une enquête sociale, poursuit Berkane Makhlouf. On avait des plants de cannabis dans l’appart. » De quoi confirmer leur addiction. Pas de cerner la vérité. Alors, les espoirs se reportent sur l’école de la fillette.
Ni bleu ni hématome
Quatre assistantes maternelles et institutrices l’ont vue quatre jours avant sa mort présumée. « Blanche », « triste », celle qui avait « les plus beaux yeux de l’école » n’allait pas bien. Mais aucune n’a remarqué un bleu ou un hématome. « Je sais ce qu’est un signalement, précise la maîtresse. Mais Fiona me semblait moins en danger que d’autres enfants de sa classe. » Le président soupire. Et la cour se remet à se triturer le cerveau pour comprendre ce qui est arrivé à Fiona en mai 2013. Berkane Makhlouf l’a-t-il frappée à mort lors d’une crise? La petite a-t-elle avalé de la drogue par mégarde ? A moins qu’elle ne soit tombée à trottinette ? Il reste une semaine pour le découvrir. Les accusés risquent trente ans de réclusion.