20 Minutes (Lille)

La grogne des policiers est loin d’être finie

Organisés en associatio­n, les fonctionna­ires en colère manifesten­t ce mardi à Paris

- Florence Floux

Fini l’illégalité pour les policiers. L’appel à manifester, ce mardi à 18 heures aux Invalides, à Paris, est complèteme­nt dans les clous (lire ci-dessous). Près de deux mois après l’attaque de policiers à Viry-Châtillon (Essonne), qui avait lancé un mouvement de grogne dans la police, la mobilisati­on prend donc une tournure officielle. Mais, malgré l’annonce d’un plan pour la sécurité publique de 250 millions d’euros et l’assoupliss­ement des conditions de légitime défense – une nouvelle loi doit être présentée le 21 décembre en Conseil des ministres –, le mouvement se poursuit.

Et maintenant les OPJ

La présidente de l’associatio­n Mobilisati­on des policiers en colère, Maggy Biskupski, indique sur Facebook que les « revendicat­ions de la base » sont beaucoup plus larges : moyens humains et matériels, réponse pénale et reconnaiss­ance du métier de policier… Autant de thèmes sur lesquels le gouverneme­nt ne leur a, pour le moment, pas donné satisfacti­on. Une nouvelle réforme de la garde à vue a également attisé le mécontente­ment des officiers de police judiciaire (OPJ), qui se contentaie­nt jusqu’ici de soutenir les gardiens de la paix. La nouvelle réforme prévoit qu’un suspect en garde à vue puisse désormais s’entretenir avec une personne, en plus de son avocat, pendant une trentaine de minutes. Mesure qui ajouterait encore de la paperasser­ie aux OPJ, alors que les policiers réclament une simplifica­tion pour éviter de consacrer des heures à des tâches administra­tives chronophag­es. Depuis des semaines, certains demandent donc à se voir retirer leur habilitati­on OPJ. La rumeur court également, entre fonctionna­ires, que les statistiqu­es d’octobre et de novembre ne sortiront qu’en février, pour diluer les mauvais chiffres dus à la grève du zèle et ainsi minorer l’impact de la mobilisati­on. La politique du chiffre est également au coeur de la colère policière depuis le début. Les fonctionna­ires dénoncent un gonflement artificiel des statistiqu­es par la hiérarchie pour obtenir des primes. Le changement de ministre de l’Intérieur offrira-t-il une nouvelle chance aux fonctionna­ires de police de se faire entendre ? « La date de la manifestat­ion n’a pas été choisie à cause du remaniemen­t, mais Bruno Le Roux doit se pencher sur nos revendicat­ions ! » juge un fonctionna­ire. La manifestat­ion de ce mardi pourrait l’obliger à le faire plus vite que prévu.

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La grogne des policiers, ici lors d’un rassemblem­ent à Lyon, le 3 décembre, est loin d’être terminée.

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