«TPMP» épinglé pour des propos sur l’homosexualité

L’Association des journalistes LGBT a recensé les propos du show sur l’homosexualité

« Y a un mec qui s’empale sur la tige, y avait Delormeau hier dans “Incroyable Talent”? » Cyril Hanouna, le 2 novembre

Un mois à regarder « Touche pas à mon poste » tous les jours… Du 2 au 30 novembre, l’Association des journalistes LGBT (AJL), qui oeuvre pour un meilleur traitement des questions LGBT dans les médias, s’est penchée sur le cas l’émission de Cyril Hanouna sur C8, pour comprendre quelles valeurs elle portait, « au-delà des “dérapages” régulièrement pointés du doigt par la presse », expliquet-elle dans un communiqué. En un mois, l’AJL a relevé 42 mentions relatives à l’homosexualité, dont 28 « sous couvert de la “blague” de mauvais goût, à caractère sexuel ». Un constat « inquiétant », selon l’association.

« Homophobie ordinaire »

Faux mariage gay à Las Vegas, faux couple homo… Depuis quelques mois déjà, il est fréquent d’entendre parler d’homosexualité dans « TPMP ». « Souvent pour en rire de manière rabaissante », déplore l’AJL, qui parle « d’homophobie ordinaire », et qualifie Cyril Hanouna « d’obsédé de l’homosexualité ». L’association a observé que des « allusions incessantes » (27 en un mois) visent Matthieu Delormeau et ses orientations sexuelles. Comme cet échange datant du 21 novembre, concernant l’épreuve des poteaux de « Koh-Lanta ». « Ça n’a aucun intérêt. Ça vous dit de rester 30 minutes devant deux personnes debout sur un poteau ?, interroge Matthieu Delormeau. – Bah tu restes bien deux heures sur une teub toi! » lui rétorque Jean-Michel Maire, applaudi par une partie du public, hué par l’autre, puis mis à l’écart du plateau durant quelques minutes. « L’air de rien, ces remarques dessinent surtout dans l’esprit du public ce qu’il est possible de faire chez soi, avec ses ami-e-s, au travail, au lycée : se moquer des personnes LGBT pour ce qu’elles sont, les transformer en animaux de foire sous couvert d’humour, les accepter (un peu) pour les humilier (beaucoup) », redoute l’AJL. L’association parle de « comportements de harceleurs de cour de récré, qui peuvent avoir des conséquences dévastatrices », rappelant qu’un ado gay a quatre fois plus de risques de se suicider qu’un jeune hétéro. Au-delà de l’homophobie, l’AJL a également constaté 20 remarques sexistes, deux à caractère transphobe et plusieurs à caractère raciste (notamment l’accent chinois pour se moquer de Jean-Luc Lemoine).