Les allocs ont du mal à traverser la frontière
Une prof française vivant en Belgique se plaint du retard récurrent de la CAF
L’Europe est en marche, ou presque. Une prof française qui habite en Belgique en fait l’amère expérience depuis plusieurs mois. Son souci : percevoir les allocations familiales en temps et en heure. Et ses difficultés ont commencé avec l’automatisation du traitement des dossiers par la Caisse d’allocation familiale (CAF).
Différence de traitement
Ce qui énerve cette maman de trois enfants résidant près de Mouscron, c’est la différence de traitement entre résidents en France et en Belgique. « Je travaille dans le Nord, près de Lille, depuis 1998 et paie mes impôts en France avec une retenue à la source, explique-t-elle. Pourtant, je suis obligée chaque mois d’envoyer une preuve de mon activité salariée, alors que je suis fonctionnaire. » Interrogée sur le sujet, la CAF du Nord confirme cette disposition : « Depuis 2013, les justificatifs, demandés tous les trois mois, permettent d’évaluer les droits. Les prestations sont donc versées uniquement sur production des justificatifs. » Même pour les fonctionnaires. « Il est cependant possible de fournir tous les mois son bulletin de salaire afin de toucher les prestations chaque mois », précise la CAF. Mais la situation se complique lorsque les bulletins de paie sont envoyés avec du retard. « Jusqu’à quatre mois en avril », déplore l’enseignante qui dénonce une autre disposition. « C’est la caisse de Roubaix qui s’occupe des expatriés. Or, elle doit renvoyer à Maubeuge une preuve de mon activité salariée », explique-t-elle. Résultat, le retard s’accumule pour traiter les dossiers en souffrance. « Pour la rentrée de mes trois enfants, je n’ai touché, par exemple, les allocations d’août que le 6 octobre. »