La joie de jouer avec Jim Jarmusch
Golshifteh Farahani a réalisé un rêve d’enfant en tournant avec le cinéaste américain
Golshifteh Farahani a concrétisé un rêve en tournant avec Jim Jarmusch. Dans Paterson, revenu scandaleusement bredouille du Festival de Cannes, elle incarne la compagne d’un conducteur de bus, poète à ses heures, auquel Adam Driver apporte son charisme lunaire. « J’ai craqué pour le personnage profondément original que Jim a inventé pour moi, avoue la comédienne à 20 Minutes. Il a quelque chose de léger qui me touche au plus profond de mon être. » Cette délicieuse pâtissière musicienne qui jongle entre fabrication de cupcakes et guitare folk est adorable. « Elle est joyeuse et heureuse de vivre, comme moi. J’étais ravie qu’on me propose un rôle qui ne soit pas celui d’une femme qui se prend la tête. » C’est toute gamine que l’actrice iranienne a découvert le cinéma de Jim Jarmusch. « J’avais vu un sketch en noir et blanc de Coffee and Cigarettes. Je me souviens encore de son atmosphère et des ventilateurs qui tournaient au-dessus des personnages. J’étais trop jeune pour comprendre pourquoi j’appréciais, mais assez mûre pour que ça me marque à vie », dit-elle. Son premier contact avec le réalisateur n’en est que plus puissant quand il la contacte pour lui proposer le rôle de la douce Laura.
Tendrement farfelu
« On s’est parlé par Skype alors que j’étais en Australie sur le tournage de Pirates des Caraïbes : La vengeance de Salazar. Quand on m’a appris ensuite qu’il m’avait choisie sans même me faire passer une audition, j’ai sauté en l’air. Je crois n’avoir jamais connu de plus grande joie, professionnellement parlant », s’émeut l’actrice. Golshifteh Farahani sautille dans ce film revigorant où elle cuisine des choses aussi étranges qu’une tarte au cheddar et aux choux de Bruxelles que son compagnon déguste avec plus d’amour que d’enthousiasme. L’actrice de 33 ans s’est beaucoup amusée sur le tournage. « Je n’avais jamais rencontré un réalisateur aussi doux, gentil et bienveillant. Il n’y avait pas la moindre tension comme si tout coulait de source », se rappelle-t-elle. Cette délicatesse se ressent dans cette fable enchanteresse qui fait partager une semaine du quotidien d’un couple tendrement farfelu et de son bouledogue Marvin, lauréat de la Palme Dog. « Quand j’ai vu Paterson à Cannes, j’ai de nouveau été frappée par la magie Jarmusch, reconnaît l’actrice. Il montre ce qu’il y a d’exceptionnel dans les choses ordinaires. »