20 Minutes (Lille)

On n’a rien compris, on adore

- Fabien Randanne

« Bonne année, bonne santé, faut qu’on parle de “The OA”. » Si vos collègues vous ont accueilli comme ça, entre deux bises, à la machine à café : bienvenue au club ! Mise en ligne tout juste avant les fêtes, la nouvelle série de Netflix a déboulé sans prévenir. Mais l’histoire de Prairie, une jeune aveugle qui, sept ans après avoir disparu, réapparaît en ayant recouvré la vue, n’a rien de la consensuel­le fable de Noël. Au bout des huit épisodes, le spectateur se retrouve secoué de points d’interrogat­ion, sans être sûr d’avoir tout compris.

« C’est une série où tu n’as pas de certitude. Elle est inattendue dans son déroulemen­t, elle prend toujours la direction opposée de celle que l’on pense qu’elle va suivre », souligne Renan Cros, critique séries chez Stylist. Les créateurs de « The OA », Zat Batmanglij et Brit Marling – qui incarne l’héroïne principale –, assument toutes les audaces. Le duo a osé coucher sur le papier des idées flirtant avec le ridicule ou le too much. La brutalité du fait divers côtoie l’esthétique new age, les codes mélodramat­iques se heurtent à ceux des séries pour ados, et les accents anxiogènes s’entrechoqu­ent avec des élans de pure naïveté. « Pour Zat Batmanglij et Brit Marling, “The OA” n’est pas une série, mais un film de huit heures, dont chaque épisode constituer­ait un chapitre », reprend Renan Cros. Pour le spectateur, « The OA » semble perpétuer la tradition du conte oral, des récits narrés au coin du feu.

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Brit Marling incarne Prairie.

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