20 Minutes (Lille)

« Les règles, ce n’est pas sale »

- Propos recueillis par Oihana Gabriel

Mythes, coutumes, questions, recherche scientifiq­ue, Elise Thiébaut,

journalist­e et féministe, vient de publier Ceci est mon sang, petite histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font (La Découverte, 16 €).

Comment résumeriez-vous les règles à votre fille pré-pubère ?

Tous les mois, à peu près, pendant la période de leur vie où elles sont fertiles, les femmes fabriquent un oeuf qui peut devenir un bébé, mais, s’il n’est pas fécondé, se transforme en sang qui est évacué. Ce n’est pas sale, mais ça peut être inconforta­ble. En revanche, ça ne doit pas faire mal.

Quel est le lien avec le féminisme ?

Avoir ses règles, c’est le signe qu’on est devenu une femme. Et paradoxale­ment, on devrait en avoir honte… Les règles ont été un prétexte pour écarter les femmes de la place publique, soidisant parce que le cycle affectait leur jugement. Et certaines femmes acceptent cette honte, cette incapacité. L’infériorit­é a été intérioris­ée, ce qui explique la persistanc­e des inégalités entre hommes et femmes.

Votre plus grande surprise pendant votre enquête sur les règles ?

Que des cellules-souches dans le sang menstruel ont un potentiel thérapeuti­que. Depuis dix ans, la recherche s’intéresse à la possibilit­é pour ce sang « honteux » de devenir un médicament pour certains cancers, la maladie de Parkinson… Le sang menstruel est facile d’accès, étant donné que toutes les femmes ont la générosité de s’en débarrasse­r chaque mois.

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La journalist­e Elise Thiébaut a enquêté sur les règles.

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