Une décision dont personne ne se tamponne
La composition des Tampax figurera sur les boîtes
Tampax, leader mondial des tampons hygiéniques, va faire figurer, à compter de ce printemps, la composition de ses produits directement sur les emballages. Une bonne nouvelle pour Mélanie Doerflinger. L’étudiante, qui est à l’origine d’une pétition en ce sens sur Change.org (plus de 259 000 signatures ont été récueillies), réclame depuis deux ans d’obtenir cette inscription afin de « permettre aux consommatrices d’acheter ces produits intimes en toute connaissance de cause ».
Choc toxique
Alors qu’il avait disparu dans les années 1990, le choc toxique lié aux règles (SCT) a fait sa réapparition dans les années 2000. Cette infection, qui touche les femmes portant un tampon et dont les symptômes ressemblent à une gasto-entérite ultra virulente, peut occasionner, dans les cas les plus rares, des défaillances d’organe, des amputations partielles des membres, des problèmes de rein ou de foie. De cinq cas recensés en 2004, la France est passée à 22 cas connus en 2014, sans que les scientifiques ne puissent réellement expliquer la progression de cette maladie. La récente décision de Tampax satisfait-elle Mélanie Doerflinger ? « J’attends de voir », indique la jeune femme pour qui les protections périodiques devraient faire l’objet de la même information que les produits cosmétiques. « Sur les crèmes pour le corps ou un shampoing, la liste des ingrédients est exhaustive et donnée par ordre de quantité utilisée. Pour les serviettes et les tampons, ce devrait être pareil et les éventuelles traces de dioxine et autres polluants, tels que le glyphosate, devraient également figurer sur les emballages. » De son côté, Tampax rappelle que la réglementation sanitaire qui encadre la fabrication de ses produits est « très stricte » et que la marque s’y plie. Déterminée à lever le secret qui entoure les tampons et serviettes, Mélanie Doerflinger presse les institutions de se saisir de cette problématique.