Un bailleur social mise sur le luxe
Face au Louvre-Lens, d’anciens corons vont être transformés en résidence hôtelière
Luxe et patrimoine. Mardi matin avait lieu le lancement officiel du chantier du futur hôtel de luxe, situé juste en face de l’entrée du musée du Louvre-Lens, rue Paul-Bert. Un projet original puisqu’il prendra la forme d’une résidence hôtelière installée dans d’anciennes maisons de mineurs, les corons.
Recaser les habitants
C’est une barre de petites maisons mitoyennes aux façades de briques rouges d’un étage, avec une vue privilégiée sur le musée et son parc. L’ensemble appartient au bailleur social Maison et cités. Le projet de transformer l’endroit en hôtel est dans les tuyaux depuis longtemps, « dès que nous avons appris l’arrivée du musée » selon Dominique Soyer, directeur général de Maisons et cités. Mais il a d’abord fallu recaser les personnes qui y habitaient. « Ça ne s’est pas fait sans mal, les gens ont un peu râlé », se souvient Maryline, une habitante de la rue dont certains de ses amis habitaient le futur hôtel. Aujourd’hui, le champ est libre pour radicalement transformer les lieux. Le projet, budgété à 8,5 millions d’euros, est porté par le bailleur et par Esprit de France, un groupe hôtelier de standing. Mais il n’est cependant pas question de tout raser, au contraire. Charge au cabinet d’architectes lillois Maes de « valoriser ce patrimoine local emblématique », assure Emmanuel Russel, président d’Esprit de France. Ainsi, les façades et les jardins vont être conservés et c’est à peu près tout. L’intérieur fera la part belle aux espaces ouverts et épurés avec, tout de même, un rappel en briques typiques par-ci, par-là, « connivence entre le passé et la modernité », glisse l’architecte Hubert Maes. Outre les 52 chambres pour deux ou quatre personnes, l’hôtel sera doté d’une brasserie et d’un bar, installés dans une construction neuve. La brasserie pourra accueillir une centaine de couverts et le bar, lui, s’ornera des couleurs du club de foot local, le RC Lens. L’ensemble doit ouvrir ses portes à l’été 2018. Un soulagement pour l’Office de tourisme de Lens qui doit se débrouiller avec une offre hôtelière restreinte. « A Lens intra-muros, il y a quatre hôtels corrects et un autre qui est limitrophe. Soit 236 chambres seulement », explique-t-on à l’Office de tourisme. L’arrivée de ce quatre étoiles est « une excellente nouvelle » pour espérer garder plus longtemps les visiteurs du Louvre-Lens.