François Fillon a été mis en examen pour détournement de fonds publics
Comment le candidat LR a fait de sa mise en examen, actée mardi, un « non-événement »
Une première dans l’histoire de la Ve République. L’un des candidats à la présidentielle est mis en cause par la justice pour détournement de fonds publics et recel d’abus de biens sociaux. François Fillon a en effet été mis en examen, mardi, dans le cadre de l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs de son épouse et de ses enfants comme assistants parlementaires. Mais, de cet « événement essentiel de cette campagne », selon Jérôme Guedj, porteparole de Benoît Hamon, le mis en cause et ses soutiens ont essayé de faire un « non-événement ». 20 Minutes revient sur les trois points de sa communication politique.
La mise en examen est « anormale ».
Les avocats de François Fillon ont préparé le terrain, dès le 9 février, en demandant « au parquet national financier de se dessaisir de l’enquête préliminaire en cours », le jugeant « incompétent ». Le candidat n’a cessé de dénoncer la « célérité » de la justice, laissant supposer que l’enquête était téléguidée à des fins politiques. « Depuis le début, je ne suis pas traité comme un justiciable comme les autres (...) Tout ça est conduit avec une précipitation qui n’est pas normale », a-t-il répété lundi sur Europe 1. « J’ai dit que, si j’étais mis en examen, je ne serais pas candidat, mais à condition que les conditions de cette mise en examen soient normales. » Une manière de prévenir...
Tuer l’effet de surprise. L’ex-Premier ministre a tué le suspense dès le 1er mars, en annonçant lui-même sa convocation devant les juges d’instruction. Il aurait pu être placé sous le statut de témoin assisté, mais, en choisissant de ne pas minimiser le risque de mise en examen, il cherchait à dégonfler l’événement.
Seul le suffrage universel est important.
« Il n’y a qu’une seule chose qui existe en démocratie, c’est la volonté du peuple. Les Français choisiront, a martelé François Fillon, lundi. C’est eux qui se détermineront. Ce n’est pas je ne sais quels observateurs, ce sont les Français. C’est donc devant le suffrage universel que je suis debout. » Une troisième façon de banaliser sa mise en examen.