L’union face à la fusion
Joueurs et supporters du Racing et du Stade Français se mobilisent
Le jour d’après. Depuis le séisme provoqué, lundi, par le duo Lorenzetti-Savare, c’est peu dire que la colère gronde dans l’entourage du Stade Français et du Racing 92. Même si ce sont surtout les pensionnaires de Jean-Bouin, les plus touchés par cette future fusion, qui haussent la voix. « Je suis triste pour mon fils qui ne connaîtra pas le Stade Français. C’est comme si on m’avait annoncé que ma mère était décédée », a indiqué Djibril Camara, l’arrière stadiste.
Un projet lancé par les fans
Comme du côté des joueurs, c’est chez les supporters du Stade Français, réunis lundi soir à Jean-Bouin, que le mécontentement est le plus évident. Mais la nouvelle n’a pas, non plus, fait que des heureux chez les Franciliens. « Certains sont partisans d’attendre et de voir, témoigne Jean-Pierre Chivrac, président de l’association de supporters “Génération Yves-du-Manoir”. D’autres, comme moi, ne veulent pas en rester là. Mais c’est vrai que la grogne est plus forte dans le camp d’en face. Ce sont eux qui ont le plus à perdre. » Certains fans du Stade Français ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Comme Pierre, fervent supporter
du club parisien, qui a créé, dès lundi, une adresse mail au titre évocateur : sociosstadefrançais@gmail.com. « En 24 heures, j’ai reçu plus de 120 mails. Il faut tout reconstruire avec les supporters. Les fans doivent continuer à aller voir leur match du Stade Français, même en Fédérale 3. » L’idée n’est encore qu’à un stade embryonnaire, et rien ne dit d’ailleurs qu’elle ira vraiment au-delà. Mais, dans les faits, ce genre d’initiative n’est pas dénué de sens. En 2014, les fans anglais du club de foot de Portsmouth ont réussi à réunir les fonds pour racheter leur club afin que celui-ci ne disparaisse pas. Comme quoi, le foot peut parfois donner de bonnes idées à son ennemi juré.