Le routier était drogué à l’héro
Un camion avait heurté un car scolaire près d’Arras, occasionnant un mort et deux blessés
Plus de quatre mois après, les analyses de sang ont livré leur vérité. Le conducteur d’un camion de betteraves, qui avait heurté un car scolaire le 14 novembre 2016 sur la RN25 entre Arras et Doullens, vient d’être déferré en vue d’un procès pour homicide involontaire. Il a été placé en détention provisoire à Arras, à la suite d’une audience en comparution immédiate, mardi après-midi. Son procès se tiendra le 24 avril.
Morphine et héroïne
Le conducteur avait été placé en garde à vue le 27 mars. D’après La Voix du Nord, les prélèvements effectués après l’accident ont révélé la présence de morphine et d’héroïne dans son corps. Or le chauffeur n’a pas été en mesure de fournir une explication à la présence de ces deux substances opiacées dans son sang. L’accident, intervenu sur la route de l’école un lundi matin, avait tué la conductrice du car scolaire, âgée de 47 ans, et grièvement blessé deux enfants, dont l’un a dû être amputé des deux pieds. Le conducteur du poids lourd, également blessé, a tenu à rendre hommage aux victimes à l’audience du 28 mars. « Il est conscient que ce qu’il a subi est beaucoup moins grave que ce qu’ont subi les victimes », assure son avocat Me Sébastien Blanchart. Avant de placer le chauffeur du camion en garde à vue, la justice a pris le temps de vérifier que la morphine ne lui avait pas été administrée pour raison médicale, après l’accident. Élise Bozzolo, la vice-procureure de la République, à Arras, indique que le chauffeur « ne s’explique pas » la présence de morphine et d’héroïne dans ses veines. Cependant « il ne nie pas explicitement » s’être drogué, précise la magistrate.
Le mis en cause, âgé de 36 ans, et dont le casier judiciaire porte cinq mentions, a déjà été condamné trois fois pour trafic et détention d’héroïne. La dernière condamnation pour ce motif remonte à 2009. Les éléments récoltés après l’accident avaient rapidement orienté les enquêteurs vers l’hypothèse d’un endormissement du chauffeur, qui aurait dévié de sa route pour heurter le car scolaire de plein fouet. Une source judiciaire indique que plusieurs collègues du camionneur l’ont entendu se plaindre, sur la CB (communication radio entre routiers), du fait qu’il était fatigué à sa prise de poste, à 5 h du matin, environ 2 h 30 avant l’accident.