20 Minutes (Lille)

Le cas épineux des mineurs isolés

Cinq mois après l’évacuation du jardin des Olieux, des dizaines de jeunes gens restent à la rue

- Mikaël Libert

Perdus dans les limbes de l’administra­tion. Cinq mois après l’évacuation du camp du jardin des Olieux, à Lille, la problémati­que des mineurs étrangers isolés est toujours loin d’être réglée. Ils sont encore plus d’une centaine à subsister uniquement grâce à l’aide de bénévoles en attendant que les services du départemen­t se prononcent sur leur cas.

En attente d’évaluation

Début avril, la préfecture du Nord déclarait que tous les mineurs étrangers du jardin des Olieux avaient été pris en charge par les services de l’Etat, y compris ceux dont le statut de mineurs n’avait pas été reconnu. Sauf que, selon l’Associatio­n baptiste pour l’entraide et la jeunesse (Abej), ils sont encore au moins 140 dans la métropole Lilloise à attendre une évaluation de leur statut par le service de l’Aide sociale à l’enfance. Et, pendant ce temps, ils sont à la rue. « Le problème ne vient pas des mineurs, mais de ceux dont le statut de mineur n’a pas été reconnu, explique le pasteur Christian de La Roque, aumônier de l’Abej. La procédure pour contester la décision prend des mois et, pendant ce temps, les jeunes n’ont droit à aucune prise en charge. » Autour d’eux, la solidarité s’est organisée au travers du conseil oecuméniqu­e des Eglises. Des paroisses lilloises mettent à dispositio­n des locaux où les jeunes sont accueillis. « Nous les répartisso­ns par groupes de 15 à 30 jeunes dans ces endroits où ils peuvent rester entre 15 jours et un mois, détaille David Loison, en charge de l’accueil pour les paroisses de Fives et Hellemmes. Des bénévoles apportent à manger et se relayent pour rester avec eux la nuit. » Mardi, par exemple, ce sont des fidèles de la mosquée de Fives qui ont préparé le repas. La centaine de jeunes restant est hébergée dans des familles d’accueil réparties sur la métropole. Originaire­s d’Afrique francophon­e (Guinée, Mali…) et âgés de 16 ans en moyenne, ces adolescent­s en attente d’un statut administra­tif naviguent dans les limbes. Sollicitée par le syndicat Sud, la préfecture renvoie la balle au conseil départemen­tal dont dépend le service d’aide sociale à l’enfance. « Nous prenons en charge actuelleme­nt 512 mineurs non accompagné­s, ce qui nous coûte déjà très cher et le nombre d’arrivées augmente chaque année », a affirmé à 20 Minutes JeanRené Lecerf, président du conseil départemen­tal du Nord.

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Les mineurs étrangers sont pris en charge par des associatio­ns.

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