Macron, marche avant toute
Le candidat passe le premier tour avec 23,23 % des voix
Les militants d’En marche ! avaient le sentiment d’avoir gagné un pari fou, dimanche soir, alors que les résultats donnaient leur candidat, Emmanuel Macron, en tête du premier tour de la présidentielle, avec 23,23 % des suffrages exprimés, selon le ministère de l’Intérieur, dimanche à 23 h 45. L’équipe de campagne avait vu les choses en très grand, prévoyant d’accueillir jusqu’à 3000 personnes (et un millier de journalistes accrédités) dans le pavillon 5 du Parc des expositions, porte de Versailles à Paris, retapissé pour l’occasion d’innombrables affiches à l’effigie de l’ex-ministre de l’Economie. Une heure avant les résultats, les militants, affublés de tee-shirts et de badges « Macron président » se montraient plutôt confiants.
« C’est un homme hors du commun, ce qu’il a fait est inouï. »
Sandrine, 51 ans
A 20 h, les premiers résultats tombent. Emmanuel Macron devance la candidate du Front national. Le public n’est plus que cris hystériques, embrassades, selfies, larmes de joie et « po po po po… » Dans le public, de nombreux jeunes, comme Léo, 19 ans. « Ce qui nous distingue des frontistes ou des mélenchonistes, c’est notre optimisme. Eux, sont résignés, veulent tout chambouler. Nous, on croit au changement », affirme le lycéen tandis que le public entonne La Marseillaise. « Je ne voulais pas y croire, après le Brexit, après Trump… » Raphaël, entrepreneur de 27 ans, est fou de joie. En attendant l’arrivée du héros du soir, le public applaudit (les discours retransmis sur écran géant de Benoît Hamon, puis de François Fillon qui appellent à voter Macron au second tour), siffle (Marine Le Pen) et danse. Une bonne demi-heure de tubes à plein volume est nécessaire pour faire patienter les macronistes. « C’est un homme hors du commun, ce qu’il a fait est inouï », s’extasie Sandrine, 51 ans, qui vote d’habitude à droite. Cette prof de yoga, qui pilote le comité de Boulogne, « attendait un candidat comme lui depuis trente ans ». Il est arrivé. Tard. Emmanuel Macron fait son apparition à plus de 22 h, accompagné de son épouse, Brigitte. Dans un discours, lyrique et bref, il plante le décor du second tour, qui se jouera selon lui entre « patriotes » et « nationalistes ». Le duel Le Pen-Macron aura donc bien lieu. Les macronistes sont confiants. Le porte-parole d’En marche! Benjamin Griveaux en appelle d’ailleurs au « rassemblement de tous les progressistes ». Affronter Marine Le Pen serait-il une aubaine « et en même temps » une mauvaise nouvelle? « Sa qualification au second tour, ça fait peur », souffle Nouredine, 37 ans, employé dans les assurances. Ce père de famille craint l’abstention. Pour l’heure, les bénévoles sèchent leurs larmes (de joie). « C’est magnifique. Plus qu’une victoire politique c’est une victoire humaine », souffle Florian.