La sécheresse et les incendies menacent l’Hexagone
Bretagne, Nouvelle-Aquitaine... Certaines régions sont en proie à une sécheresse précoce
Un mois de mars exceptionnel. A tel point qu’il a été le mois de mars le plus chaud depuis 1900, selon Météo France. Le 30, les Parisiens se précipitaient dans les parcs pour profiter du soleil et d’une vague de chaleur de 23 °C. Dans les Vosges, faute de neige, la route des Crêtes ouvrait mi-avril, avec 15 jours d’avance. Ces conditions météo clémentes ne sont pas sans contrepartie, car la sécheresse frappe déjà plusieurs régions. La vigilance est par exemple de mise en Alsace, dans les Pays-de-laLoire et en Occitanie. Un appel à « la gestion économe de l’eau » a été lancé en Isère. En Bretagne, les préfets d’Ille-et-Vilaine et des Côtes-d’Armor ont pris des arrêtés en début d’année afin de préserver la ressource en eau. Il est notamment interdit de laver les voitures (hors station de lavage) ou encore de vidanger des piscines et plans d’eau.
Déjà des incendies
Le sud de la façade atlantique est, lui, en alerte. « Il est seulement tombé 50 à 60 % des quantités d’eau habituelles en cette période sur les deux tiers nord de la Nouvelle-Aquitaine », rapporte Mireille Alleno, du service étude et climatologie de Météo France à Bordeaux. Jeudi, un incendie a détruit 1 100 ha de pinède à Cissac-Médoc (Gironde). De- puis le début de l’année, 200 départs de feux ont été recensés sur la zone de défense et de sécurité du Sud-Ouest. En Languedoc, les incendies ont, eux aussi, pris un peu d’avance cette année. Et la conjoncture météo semble propice aux déclenchements de feux. « Si le mois de mars fut particulièrement arrosé, il n’a pas plu, ou quasiment pas, depuis le 1er avril, souligne Roland Mazurie, chef du centre Météo France à Montpellier. Si le mois de mai devait perdurer de cette façon, ce serait problématique. » Dans les Alpes-Maritimes, malgré un déficit de 30 %, la pluviométrie est « dans les normes » sur les reliefs. Mais, sur le littoral, après des mois de janvier et de février « particulièrement secs » et un mois de mars mouillé, en avril, 17 mm de précipitations ont été enregistrés, « contre 70 mm pour un mois d’avril normal », note Franck Lannoy, de Météo France. Dans les Hautsde-France, seul le département de l’Aisne fait l’objet d’une vigilance particulière. Mais rien d’alarmant, assure la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement.