« Moins de respect sur la route »
Le décès de Michele Scarponi, renversé par une camionnette, samedi en
Italie, et l’agression subie par Yoann Offredo, lundi sur la route, ont relancé le débat sur la sécurité des coureurs à l’entraînement. Pascal Chanteur, président de l’Union nationale des cyclistes professionnels, s’inquiète de l’intégrité physique des coureurs sur le bitume.
Quelle est la vie d’un cycliste professionnel à l’entraînement ?
La zone d’entraînement d’un cycliste, c’est la voie publique. Et toutes les contraintes de la circulation et de la sécurité routière qui vont avec : les incivilités, le manque d’attention, le manque de civisme… Il y a de moins en moins de respect sur la route. Chaque année, il y a 150 utilisateurs de vélo qui meurent en France.
Quand on entend des coureurs parler, on a l’impression que l’accident à l’entraînement est une fatalité…
Ça devient une fatalité parce qu’on ne fait pas ce qu’il faut pour l’éviter. Il n’y a aucune culture de l’effort et du sport en France. Quand vous vous faites doubler à vélo, on vous dit « vous faites chier, les cyclistes ». Comme le joggeur, qui va faire son footing, va se faire houspiller parce qu’il gêne. C’est quotidien et de pire en pire.
Que pensez-vous de l’affaire Offredo ?
C’est très grave. J’ai eu Yoann juste après l’altercation, il était atteint dans sa chair. Psychologiquement, il a également très mal vécu l’agression. Il m’a dit : « Pascal, je te promets, j’ai vu dans ses yeux qu’il voulait me tuer. » Ça, c’est grave. Rien n’excuse le fait de tabasser quelqu’un.