Elle avorte par erreur, l’hôpital mis en cause
Une patiente avait avorté par erreur dans une clinique lilloise en mai 2011
Une erreur d’identité qui a coûté cher. Une infirmière et une ancienne stagiaire sagefemme comparaissaient, mercredi, devant le tribunal correctionnel de Lille pour avoir administré à la mauvaise personne un traitement qui a provoqué une interruption de grossesse. Enceinte de treize semaines, Zarah E. était hospitalisée à Saint-Vincent, une clinique lilloise, pour y subir une opération censée renforcer le col de l’utérus après deux fausses couches.
Dans la mauvaise chambre
Or, le 9 mai 2011, elle se voit prescrire la prise d’un médicament abortif à la place de la patiente de la chambre voisine, venue pour un curetage. Zarah E. perd son foetus et décide de porter plainte. A la barre, la seule qui reconnaît son erreur, c’est la stagiaire, devenue depuis sage-femme. « Je n’ai pas vérifié l’identité. » C’est une infirmière qui lui a demandé d’aller chercher le médicament et de l’apporter à la patiente. « Vous vous êtes trompé de chambre ou on vous a donné un mauvais numéro ? », demande le président du tribunal. « Je ne sais plus », avouet-elle, timidement. De son côté, l’infirmière montre davantage d’assurance : « J’ai donné le bon numéro et le nom de la patiente. » Mais une stagiaire est-elle habilitée à prodiguer ce genre de soin ? C’était l’enjeu de ce procès. « Je n’en veux pas à cette stagiaire, mais à l’organisation de l’hôpital », souligne Zarah E. Christiane Roux, directrice de l’école de sage-femme, donne une première piste : « Il n’est pas d’usage que des étudiants de première année délivrent ce type de médicament. » Le procureur a réclamé des amendes avec sursis pour l’infirmière et la stagiaire, et 15000 € pour l’hôpital. La décision du tribunal sera rendue le 12 juillet.