Accusé d’avoir aidé Coulibaly, il porte plainte
Des gendarmes visés par une plainte dans une affaire en lien avec l’attentat de l’Hyper Cacher
Comment Amedy Coulibaly a-t-il obtenu ses armes pour commettre l’attentat de l’Hyper Cacher à Paris en janvier 2015? Le dossier pourrait prendre une nouvelle tournure avec le dépôt de plainte, vendredi, d’un avocat lillois contre trois gendarmes et deux douaniers pour mise en danger de la vie d’autrui. Les révélations de Mediapart, parues en mars, sur un éventuel loupé de la gendarmerie dans cette affaire ont convaincu Me Maxime Moulin de monter au créneau pour défendre son client accusé de trafic d’armes.
Echec d’une opération
Pour comprendre, il faut revenir en arrière. Quelques jours après les attentats de Paris, en janvier 2015, Claude Hermant, une figure du mouvement identitaire du Nord, est mis en examen pour trafic d’armes et placé en détention provisoire. Un lien apparaît entre des armes commandées en Slovaquie par Claude Hermant, qui sont retrouvées chez Amedy Coulibaly. Selon Maxime Moulin, son client servait d’indic pour les gendarmes, et ces armes étaient destinées à faire tomber un réseau de trafiquants. Or, en novembre 2014, quelques semaines avant l’attentat, une opération conjointe entre la gendarmerie et la direction d’enquête des douanes échoue, et les armes disparaissent dans la nature. « Dans cette histoire, mon client a oeuvré pour servir son pays. Il a pris des risques pour aider la gendarmerie dans son travail. Et il se retrouve en prison, abandonné en rase campagne », affirme Maxime Moulin qui réclame aussi la levée du secret défense concernant les relations de son client avec des gendarmes. « Que cherche-t-on à cacher dans ce dossier ? », s’interroge Maxime Moulin.