Le samedi matin, les cours ne feront pas école
Lille renonce à demander une nouvelle dérogation de trois ans pour le samedi matin
En marche… arrière. En mars 2017, la maire de Lille, Martine Aubry (PS), avait dit que l’école le samedi matin n’était « pas un dogme » pour elle. Mardi dernier, l’élue a donc envoyé un courrier à tous les parents d’élèves pour leur annoncer sa décision de ne pas renouveler la demande de dérogation de trois ans pour le samedi matin. La maire s’en remet désormais au résultat d’une évaluation du dispositif, en lien avec le ministère de l’Education.
« Aucune garantie »
L’abandon d’une nouvelle dérogation fait suite à une consultation des conseils d’écoles, qui « se sont majoritairement exprimés en faveur d’un positionnement de la cinquième matinée le mercredi », déclare Martine Aubry dans sa lettre, précisant qu’elle se prendrait une décision « pour la rentrée de septembre 2018 ».
Ce qui pourrait ressembler à une marche arrière de la maire de Lille n’en est finalement pas une pour Ingrid Brulant, porte-parole du Collectif de parents lillois : « Ce n’est ni une grande, ni une petite victoire, car nous n’avons obtenu aucune garantie d’un passage au mercredi matin en 2018. » Le point positif, pour elle, c’est « la libération de la parole dans les conseils d’écoles, qui ont enfin pu donner leur avis ».
On pourrait donc penser que tout se jouera en janvier 2018, date à laquelle les conclusions de l’évaluation sont attendues. « On ne va pas spéculer sur ces conclusions, ni affirmer que la décision finale ne dépendra que de ça, assure Charlotte Brun (PS), adjointe au maire en charge de l’éducation. Mais si l’étude n’est pas probante, elle ne sera pas probante », concède-t-elle. Le Collectif de parents lillois, lui, « ne voit pas comment cette étude pourrait pencher vers un maintien de l’école le samedi matin ».
« Le premier argument objectif, c’est l’absentéisme structurel que cela engendre », martèle Ingrid Brulant, affirmant que cela concerne deux tiers des enfants en maternelle. Côté mairie, on ne souhaite pas se lancer dans une bataille de chiffres. « L’absentéisme est un critère, mais ce n’est pas le seul, il y aura aussi la qualité des apprentissages, les problèmes d’organisation familiaux », insiste Charlotte Brun, ajoutant que de toute façon, avec le nouveau gouvernement, « personne ne sait quel sera le cadre légal dans un an ».