Les partis briefent les candidats de la société civile
Les novices en politique sont nombreux à se présenter le 11 juin
Ils s’appellent Sébastien Gardette (LREM), Sophie de la Rochefoucauld (FI) ou Oriane Lévêque (UPR) et sont agriculteur, comédienne, prof de collège. Leur point commun : ils vivent leur baptême du feu politique en étant pour la première fois, lors des législatives, candidat à une élection. Pour préparer leurs « poulains », issus de la société civile et souvent novices en politique, à cette campagne, les partis ont recours à des recettes similaires, avec des moyens différents. Les candidats LREM et FI ont respectivement pu suivre, le 13 mai, un séminaire et une convention nationale. « La veille, je n’ai pas dormi de la nuit », se souvient Sébastien Gardette. A l’issue des échanges, « rassurants » pour le candidat LREM, tous ont pu faire le plein de guides pratiques pour les premiers, d’affiches ou encore de tracts pour les seconds, etc.
Outils en ligne
A l’UPR, qui ne dispose pas des mêmes moyens financiers, on a opté pour un système D à base de vidéoconférences et de tutos sur YouTube, afin d’épauler les candidats dans la constitution du dépôt de candidature en préfecture, par exemple. Des visuels personnalisés aux formats adaptés à Facebook et Twitter leur ont été fournis afin qu’ils gèrent eux-mêmes leur communication sur les réseaux sociaux. En revanche, le parti de François Asselineau leur a distribué tracts et affiches tout prêts (grâce à un photographe et un graphiste bénévoles), allant même jusqu’à leur ouvrir un compte bancaire, obligatoire pour la tenue des comptes de campagne. « On est très bien conseillés et entourés par le parti », confie, satisfaite, Oriane Lévêque. LREM a coaché lui aussi ses candidats en ligne, via une plateforme qui regroupe « des argumentaires de campagne, des conseils techniques, juridiques... ». Outre l’ouverture de deux hotlines, le mouvement a acquis 300 licences d’un logiciel permettant de créer facilement un site Internet personnalisé. Il a aussi conclu un accord avec le Crédit coopératif pour que ses candidats puissent emprunter plus facilement. Des ressources qui « sont utilisées assez massivement », précise-t-on. Chez les Insoumis, une fiche de « bonnes pratiques » sur les réseaux sociaux a été mise en ligne sur le site du mouvement. On y conseille notamment de « mettre une belle photo de profil et une belle photo de couverture » sur Facebook. Blindés d’outils pratiques et de conseils communicationnels, les candidats font toutefois l’apprentissage de la communication politique par eux-mêmes, en tractant dans leur circonscription et en répondant aux médias locaux. « On ne veut pas les infantiliser, on leur fait confiance », affirme-t-on à LREM. Il faudra attendre le 11 juin pour voir si cette formation accélérée en politique a porté ses fruits.