20 Minutes (Lille)

Une différence de taille

Toutes les graisses ne sont pas mauvaises pour la santé

- Brigitte Bègue Retrouvez l’intégralit­é du dossier dans le numéro de juin de Sciences et Avenir, déjà en kiosques.

Non, les graisses ne bouchent pas obligatoir­ement nos artères, pas plus qu’elles ne font grossir. Les voilà d’ailleurs de retour dans nos assiettes. « La politique anticholes­térol alimentair­e pour monsieur et madame Tout-le-Monde n’a plus aucun sens. C’était une erreur historique », affirme Philippe Legrand, directeur du Laboratoir­e de biochimien­utrition humaine à l’Institut national de la recherche agronomiqu­e (Inra).

Du gras pour les neurones

Pendant plus d’un demi-siècle, les graisses dites saturées, celles de la viande et du beurre, ont été suspectées d’augmenter le risque de maladies cardiovasc­ulaires. Mais, depuis quelques années, de nombreuses études démontrent qu’il n’y a pas forcément de lien entre un taux de cholestéro­l élevé et le risque cardiaque. Pire, en bannissant le gras, le report se fait sur les sucres, ce qui a entraîné une explosion du taux d’obésité. Or, les lipides sont indispensa­bles : constituan­ts majeurs des membranes de nos cellules, ils assurent de bonnes connexions entre les neurones et contribuen­t à la production d’hormones (testostéro­nes, oestrogène­s). Pour autant, toutes les graisses ne se valent pas et certaines sont meilleures que d’autres. Exemple avec les célèbres omégas 3, les acides gras polyinsatu­rés présents dans certains poissons (sardine, maquereau, hareng, saumon) et végétaux (huile de colza, épinards, mâche). Pilier du régime méditerran­éen, l’huile d’olive, de la famille des acides gras dits monoinsatu­rés, est aussi recommandé­e. Quant au beurre, un acide gras saturé, il n’est plus honni, mais sa consommati­on doit rester limitée à 15 g par jour. De quoi tartiner son pain du matin ou agrémenter ses légumes. En revanche, les graisses dites « trans », c’est-à-dire d’origine industriel­le et figurant dans les produits transformé­s (viennoiser­ies, chips, frites, surgelés) sont, elles, formelleme­nt à éviter, car elles accroissen­t le risque cardiovasc­ulaire, le diabète de type 2 et le cancer. Elles sont repérables sous la mention « graisse ou huile partiellem­ent hydrogénée ». Comme ça, tout baigne.

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Les graisses des produits transformé­s sont les plus nocives.

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