20 Minutes (Lille)

Les Jacob remis en liberté dans l’affaire Grégory

Le grand-oncle et la grand-tante du garçonnet ont été remis en liberté, mardi

- De notre envoyé spécial à Dijon (Côte-d’Or), Vincent Vantighem

Ils ne rentreront pas chez eux, mais sont tout de même « fous de joie ». Marcel et Jacqueline Jacob, le grandoncle et la grand-tante du petit Grégory, ont été remis en liberté, mardi, par la chambre de l’instructio­n de la cour d’appel de Dijon (Côte-d’Or). Une surprise et, surtout, un camouflet pour le parquet général qui avait requis leur maintien en détention provisoire, convaincu qu’ils ont « concouru à la réalisatio­n du crime » de l’enfant de 4 ans découvert, pieds et poings liés, dans la Vologne (Vosges), en 1984. Toujours mis en examen pour enlèvement suivi de mort, les deux septuagéna­ires vont être soumis à un contrôle judiciaire strict. Ils résideront séparément, hors des Vosges, dans deux lieux tenus secrets. « Ils seront sûrement réinterrog­és prochainem­ent », confie Stéphane Giuranna, l’un de leurs avocats. Car, après avoir repassé les 12000 pièces du dossier au crible, les enquêteurs ne vont pas s’arrêter là. « La remise en liberté des Jacob est une rude déception, confie Thierry Moser, l’avocat de Christine et Jean-Marie Villemin, les parents du petit Grégory. Mais la thèse selon laquelle le crime a été commis par une équipe correspond, pour moi, toujours à la réalité. »

« Ça va bouger »

Et c’est sur cette thèse que les enquêteurs continuent de plancher. Dévoilé par le procureur général, leur scénario attribue aux époux Jacob le rôle de « kidnappeur­s » du petit Grégory en compagnie de Bernard Laroche. Suspecté avant d’être innocenté, ce dernier a été abattu en 1985 par Jean-Marie Villemin, qui était persuadé de sa culpabilit­é. Il ne pourra donc plus éclairer les enquêteurs. Mais Murielle Bolle, si. Belle-soeur de Bernard Laroche, elle l’avait clairement désigné comme coupable au moment des faits avant de se rétracter. Elle pourrait donc être placée en garde à vue. « On s’attend à ce que cela bouge, confirme Jean-Paul Teissonniè­re, son avocat. Mais Murielle Bolle est extrêmemen­t sereine à cette idée. » Il n’empêche : le filet que les enquêteurs tentent de relever, trente-deux ans après, contient toujours quelques gros trous. Ils pensent avoir identifié, au moins, deux « corbeaux », s’interrogen­t sur l’emploi du temps de Marcel Jacob le jour des faits et ont isolé des témoignage­s d’époque « intéressan­ts ». « Il y a des éléments consistant­s, significat­ifs, concordant­s et très troublants », assure l’avocat des parents de Grégory. Selon plusieurs sources proches du dossier, les investigat­ions et les auditions sont « loin d’être terminées ».

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Thierry Moser, l’avocat des parents de la victime, Grégory Villemin.

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