20 Minutes (Lille)

L’embellie moins belle que prévue

- Nicolas Raffin

Le candidat Emmanuel Macron était optimiste. Pour mener sa réforme de

fond, l’instaurati­on d’une retraite « universell­e », il s’appuyait sur les projection­s 2016 du Conseil d’orientatio­n des retraites (COR), qui prévoyait un retour à l’équilibre du système des retraites au milieu des années 2020. C’était sans compter sur les nouvelles prévisions du COR, dévoilées mardi : l’équilibre financier du système des retraites n’est pas envisagé avant… 2040, au mieux. L’argument d’Emmanuel Macron se trouve fragilisé. Déjà, plusieurs voix s’appuient sur ces dernières projection­s pour demander le report de l’âge légal de départ à la retraite. « Dans l’immédiat, passer de 62 à 65 ans est la seule solution viable », affirme Erwann Tison, chargé d’études à la fondation Concorde. Pour Henri Sterdyniak, économiste à l’OFCE, la solution est loin d’être aussi simple : « Le passage à 65 ans est un faux argument. Les réformes précédente­s ont déjà décalé l’âge de départ effectif. » De fait, selon la Caisse nationale d’assurance-vieillesse, « en excluant les retraites anticipées, l’âge moyen [de départ à la retraite] est de 63,2 ans ». Selon Henri Sterdyniak, « le problème principal est le taux de chômage. L’essentiel, c’est d’avoir une politique qui redonne de la croissance. Or, c’est ce que veut faire Emmanuel Macron. Donc, si j’étais lui, je ne me préoccuper­ais pas des projection­s du COR. » Le dossier reste sensible : selon L’Opinion, le chef de l’Etat aurait choisi Jean Pisani-Ferry, l’économiste qui avait élaboré son programme, pour « une mission sur la réforme des retraites ».

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L’équilibre du système des retraites n’est pas envisagé avant 2040.

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