20 Minutes (Lille)

Une aide-soignante dénonce ses 1117 CDD signés

Une ex-salariée de la caisse des mines avait multiplié les contrats

- Olivier Aballain

Le cas de Sylvie Rausa est une statistiqu­e de l’emploi à lui tout seul. Cette aide-soignante du Douaisis intente une procédure aux prud’hommes à son ex-employeur, la Caisse régionale de la sécurité sociale dans les mines (Carmi), pour une succession de 1117 CDD signés entre juillet 2001 et février 2014.

Contrats très courts

L’entreprise avait fini par l’embaucher en CDI à mi-temps, mais Sylvie Rausa estime avoir été injustemen­t écartée, pendant douze ans, d’un emploi à temps plein dans les centres de santé de la caisse. Elle demande aujourd’hui la requalific­ation de ses CDD en CDI, assortie d’un total d’indemnités avoisinant les 120 000 €. De quoi alimenter le débat national sur le plafonneme­nt des indemnités prud’hommales. « J’ai commencé à faire des remplaceme­nts (...), puis j’ai suivi une formation d’aidesoigna­nte en espérant obtenir un poste en CDI », raconte Sylvie Rausa. Chaque fois, les contrats étaient courte durée, entre un jour et une semaine. Me Élisabeth Veniel-Gobbers, défenseure de la Carmi, assure d’ailleurs que « tous les contrats ont été signés dans le cadre de remplaceme­nts

ponctuels. » Pour l’avocate, la caisse y a eu recours pour assurer, en cas d’absence imprévue, « la continuité des soins dans le cadre d’une mission de service public ». Les deux parties conviennen­t du fait que Sylvie Rausa « donnait toute satisfacti­on » à son poste, selon les mots de la Carmi, ce qui a provoqué l’enchaîneme­nt des CDD. Mais l’ex-salariée estime que ces contrats ont fini par représente­r un emploi durable à temps plein. « D’ailleurs, j’ai subi une baisse de salaire en acceptant un CDI à mi-temps en 2014 », explique l’intéressée. L’affaire devrait être plaidée aux prud’hommes de Douai au dernier trimestre 2017.

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L’aide-soignante réclame 120000€.

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