Une usine menacée de fermeture
Une opération escargot pour se faire entendre. Mercredi matin, des salariés de l’usine Tim de Quaëdypre, près de Dunkerque, ont manifesté leur colère en ralentissant la circulation sur l’A25 entre Lille et Dunkerque, provoquant 10 km de bouchon. Leur usine – qui emploie près de 500 personnes et produit des cabines pour les fabricants d’engins de chantier comme Caterpillar ou Manitou – est menacée de fermeture. L’intersyndicale a lancé une grève reconductible mardi, et promet d’autres actions coup de poing.
Redressement judiciaire
Depuis le début d’année, Tim est placée en redressement judiciaire. Les repreneurs éventuels avaient jusqu’au 15 juin pour se faire connaître. Aucune offre officielle n’a été déposée à ce jour. Entre-temps, la société, filiale du groupe allemand Frizmeier, a décidé d’assigner en justice Caterpillar, son principal client. Elle lui réclame 130 millions. La décision du tribunal de commerce concernant l’avenir de l’usine doit être rendue le 12 juillet. « En 2012, année faste, le chiffre d’affaires [CA] s’élevait à 176 millions d’euros. En 2016, il est descendu à 45 millions », expliquait à La Voix du Nord un délégué FO, syndicat majoritaire dans l’usine. Selon l’intersyndicale, cette baisse du CA est le résultat d’une politique d’investissement absente depuis de nombreuses années. En 2016, Tim avait déjà procédé à un plan social (PSE) qui s’était conclu par le licenciement de 123 des 616 salariés.