Une électrice FN coupable d’avoir aidé des migrants
Une électrice du FN était jugée pour avoir aidé un migrant qui était son amant
Vertiges de l’amour. Le tribunal correctionnel de Boulognesur-Mer a reconnu, mardi, Béatrice Huret coupable d’avoir aidé des migrants à traverser la Manche en bateau, en juin 2016. Elle a néanmoins été dispensée de peine. Les magistrats n’ont pas retenu les circonstances aggravantes de « bande organisée » ou de « mise en danger d’autrui ». L’accusée s’est dite « soulagée » par cette décision.
Ecriture d’un livre
Veuve de policier et électrice du FN, Béatrice Huret avait écrit le livre Calais mon amour sur son histoire avec Mokhtar, l’exilé iranien qu’elle a aidé à réaliser son rêve d’Angleterre. Deux hommes et une femme comparaissaient avec elle pour les mêmes raisons : Ghizlane Mahtab, une riveraine de l’ex-« Jungle » de Calais et son excompagnon, Mohammad Golshan, iranien lui aussi, mais aussi Laurent Caffier, sympathisant No-Border et bénévole dans l’ancien camp de la Lande (lire l’encadré). A l’audience, tous ont reconnu les faits et étaient d’accord sur une chose : ils ont donné un coup de main aux migrants pour les empêcher de tomber entre les mains des « dangereux » passeurs. Si l’amour de Béatrice Huret pour Mokhtar semble expliquer son geste, une question subsiste : « Pourquoi avoir aidé deux autres personnes à passer ? », interroge le juge. « C’était un bateau six places, j’aurais pu en mettre plus », répondelle. Pour l’autre prévenue féminine, ça se complique quand son compagnon avoue avoir touché de l’argent pour faire passer des migrants. « Elle n’était pas au courant », assure-t-il. Laurent Caffier, de son côté, a agi par « conviction », car « on les traite comme des chiens ». Il a assuré n’avoir « réalisé aucun profit ».