20 Minutes (Lille)

Loulou va laisser un grand vide

Louis Nicollin, le président de Montpellie­r, est décédé jeudi d’un arrêt cardiaque

- Bertrand Volpilhac avec J. L. et N. C.

C’est la loi de l’image. Dans les prochains jours, de nombreuses vidéos retraçant les plus épiques moments de la carrière de Loulou Nicollin, décédé jeudi d’un arrêt cardiaque à l’âge de 74 ans, vont inonder les sites Internet. Nicollin était la grande gueule du foot français : on adorait son francparle­r, on rigolait de ses formules grivoises, on se moquait du président ramasseur de poubelles… Mais on l’aimait. Profondéme­nt. Parce qu’il était un personnage attachant, intelligen­t, passionné. Les premiers à qui l’on a voulu parler de Loulou, c’est le Paris Foot Gay. En 2009, quand le président de Montpellie­r avait traité Pedretti de « tarlouze », l’affaire avait fait scandale. « Il avait eu des mots maladroits, symbolique­s d’une homophobie un peu inconscien­te, raconte Julien Pontes, membre du PFG. Mais il avait eu le grand mérite d’écouter, de comprendre. Il avait été l’un des rares présidents de club à signer la charte contre l’homophobie dans le foot. » Nicollin deviendra même le président d’honneur du Paris Foot Gay et tournera un clip dont la punchline restera mythique : « L’homophobie, c’est pour les tarlouzes. »

« Le dernier Mohican »

C’était Loulou. Un homme qui disait ce qu’il pensait sans y réfléchir à deux fois. Dans le foot, c’est trop rare pour qu’on le lui reproche. « On pouvait s’engueuler avec lui et le lendemain s’embrasser, retient son ancien joueur Garry Bocaly. Il ne passait jamais par quatre chemins pour dire quelque chose. Il adorait ses joueurs plus que tout, il avait une relation de père avec nous. » Louis Nicollin n’avait peut-être pas la classe de Guardiola, mais il a quand même mené son club de la 4e division au titre de champion de France. Il connaissai­t le foot, encore plus que son immense collection de maillots ne le suggère. « C’est un des grands bâtisseurs du foot français, le dernier Mohican dans son genre, confirme l’ancien président lillois Michel Seydoux. Tous les présidents de L1 diront qu’ils ont eu une relation exceptionn­elle avec lui. » Pourtant, le foot l’a beaucoup fait souffrir. Les descentes avec le MHSC, les engueulade­s avec les coachs, son staff… Mais il n’a jamais perdu sa passion. « Tout le monde a pu s’en apercevoir tout au long de ces années, son coeur battait pour son club, résume Bocaly. Il n’y a qu’à voir, un président qui vient toujours s’installer sur le banc comme il le faisait, c’est très rare. »

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En 2012, Louis Nicollin a été sacré champion de France avec Montpellie­r.

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