Un père dénonce le viol de ses enfants en Thaïlande
Le père a porté plainte en France
«Mon Pikachu. » « Ma petite pomme. » « Son Popol. » Face aux policiers thaïlandais, ils ont utilisé leurs mots d’enfants. Mais ce sont bien des faits de viols et d’agressions sexuelles que Tony*, 5 ans, et sa soeur Lisa*, 8 ans, prétendent avoir subis. Selon nos informations, le parquet de Paris a ouvert, jeudi, une enquête préliminaire pour viols sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité. Confiée à l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), elle fait suite à une plainte déposée, le 21 juin, par Cédric S., le père des petits. Installé en Thaïlande, cet entrepreneur de 39 ans s’est séparé en 2012 de sa compagne chinoise avec laquelle il a eu Tony et Lisa. Sous le régime de la garde alternée, les enfants naviguaient sereinement entre le logement de leur père et celui de leur mère jusqu’à ce que celle-ci rencontre, en 2016, un Britannique gérant d’un bar dans la station balnéaire de Pattaya.
En présence de la mère ?
Peu après, Lisa raconte à son père que le nouveau compagnon de leur mère les force à boire de la bière jusqu’à en vomir. Qu’il les humilie, les insulte et les gifle régulièrement. Cédric S. est encore plus interloqué quand Tony lui demande, lors d’une soirée en janvier, s’il souhaite qu’il lui masse le « Popol ». « Il n’a lâché que quelques bribes, se remémore le père, mais j’ai compris que cet homme leur avait montré des films pornos et qu’il leur avait imposé des caresses… » Impossible alors pour le père de rapatrier ses enfants dans l’Hexagone, la mère ayant conservé le passeport de Lisa. Cédric. S dépose alors plusieurs plaintes en Thaïlande. Les auditions s’enchaînent. Dans celle du 20 juillet, que 20 Minutes a pu consulter, Lisa explique que sa mère était présente lors des abus : « Elle ne faisait que regarder et rigoler… » Interrogé par les enquêteurs, le compagnon de cette dernière assure que Cédric S. a monté la tête des enfants dans le seul but de les soustraire à leur mère. Sur ce point, la justice a commencé à pencher en sa défaveur. Le 1er septembre, Cédric S. a obtenu, à Bangkok, la garde des deux petits. Sur le plan pénal, le père préfère désormais s’en remettre à l’enquête préliminaire ouverte à Paris. « Nous attendons une rapide coopération entre le parquet et les autorités thaïlandaises afin de permettre l’audition des enfants sur le territoire français dans les plus brefs délais », explique Marie Grimaud, son avocate. Car Cédric S. n’aspire plus qu’à une chose : fuir la Thaïlande pour que ses enfants « commencent à se reconstruire ». Contacté par 20 minutes, le ministère des Affaires étrangères indique, à ce propos, qu’il « suit la situation avec attention, à Paris comme à Bangkok » et qu’il « forme le voeu d’une résolution rapide conforme aux obligations communes aux deux pays et à l’intérêt supérieur des enfants ».